Ultime face-à-face - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Ultime face-à-face

Traduit par Pierre

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« Nous sommes actuellement pris dans la plus grande confrontation historique à laquelle l’humanité ait été exposée. Je ne pense pas que les vastes cercles de la société Américaine, ni les vastes cercles de la communauté chrétienne l’aient pleinement réalisé. Nous assistons à l’ultime face-à-face entre l’Église et les ennemis de l’Église, entre l’Évangile et les « Anti-Évangile ». Nous devons nous préparer à de grandes épreuves dans un avenir pas très lointain; des épreuves qui demanderont que nous soyons prêts jusqu’au sacrifice de nos vies, don total de nous-mêmes au Christ, pour le Christ. Par vos prières et par les miennes il est possible d’atténuer ce choc, mais il n’est plus possible de l’éviter… Combien de fois le renouveau de l’Église a connu des effusions de sang! Ce sera pareil cette fois.» — Allocution prononcée aux États-Unis en 1976 (bicentenaire des USA) par le futur Saint Jean-Paul II, alors Cardinal Carol Wojtyla, Archevêque de Cracovie. Lisant ce texte une première fois, je ne croyais pas mes yeux. Je ne pouvais croire à son authenticité, mais j’ai vérifié et re-vérifié, oui, il l’a bien dit. Il nous l’a dit, à nous, Américains, alors sans doute à l’apogée de notre grandeur, peu avant la chute de l’Empire du Mal (URSS). Alors, faut-il le prendre au sérieux ? Oui, oui, très au sérieux. L’orateur allait devenir l’un des plus grands papes de l’histoire de l’Église. De plus, c’était un mystique et, pourquoi pas, un prophète, porteur de vérité, qui avait souffert sous le nazisme, puis le communislme, ainsi que, d’une certaine manière, à cause de l’Islam (Rappelez-vous, il faillit être tué par un assassin musulman, et ne fut sauvé, selon ses dires, que par l’intercession de Notre-Dame de Fatima.) Comprenez-moi, je n’ai nulle intention en vagabondant sur les paroles de Jean-Paul de vous inciter à vendre vos biens, fermer votre compte en banque, construire un abri atomique et attendre le choc. Ce ne serait pas un comportement catholique. Mais on ne peut s’empêcher de retourner ces pensées dans nos cœurs. Qu’a donc vu précisément le pape, que lui a-t-il été révélé? Le meilleur domaine de recherche est peut-être dans ses écrits, mais nous n’avons guère l’espace ni le loisir de les analyser ici. Nous pourrions aussi faire un tour d’horizon sur ce qui reste de ce qu’on appelait la Chrétienté Occidentale, et remarquer une foule de comportements et de pensées semblant taillés sur mesures pour amorcer et accélérer le déclin. Par exemple, on trouve en Occident une baisse de la population, la légalisation de l’avortement, l’homosexualité en public, le « mariage gay », des niveaux élevés de pornographie, le déclin du mariage, avec un accroissement du nombre de « mises en ménage ». En politique, même dans des pays réputés tolérants et démocratiques comme le nôtre, on voit apparaître des entraves à la liberté religieuse des familles, des entreprises, des églises. De plus, on voit croître la concentration des pouvoirs entre les mains de dirigeants hostiles à toute forme de foi sauf en la santé, la fortune et la technique. Ils placent leur espoir sur l’éventualité que la science puisse un jour maîtriser la mort. Ils ont sans doute regardé trop de films Star Trek ou Star Wars quand ils étaient gamins. Malheureusement, ils peuvent bien se retrouver là où bien des humains sont déjà — pas seulement dans l’espace interstellaire. À coup sûr, c’est l’Anti-Église dont Saint Jean-Paul avait la vision prémonitoire — en tout cas, elle est déjà là, elle prend de l’ampleur, et a déjà largement démoli l’Europe. Que faire? D’abord, ne pas désespérer, naturellement. Catholiques, nous vivons en vue de la vie au-delà. Nous ne pouvons être perdants car, comme Saint. Paul le note, la mort, pour nous, est une étape, et non un évènement à craindre. Comment alors faire face et combattre l’Anti-Église? Vivre comme les premiers chrétiens! Pensez à cette fameuse, à juste titre, description des chrétiens par un inconnu dans une lettre adressée en l’an 79 à Diognetus : « Car les chrétiens ne se distinguent des autres hommes, ni par leur pays, ni par leur langue, ni par leurs coutumes. Car ils n’habitent pas dans des cités qui leur soient propres, n’ont pas un langage particulier, et ne mènent pas une existence marquée par une quelconque spécificité… Ils habitent dans leurs propres pays, comme s’ils y étaient de passage. Citoyens, ils participent en tout avrc les autres, et pourtant supportent tout comme s’ils étaient étrangers. Chaque pays étranger est pour eux comme une terre natale, et, pour eux, leur pays d’origine appartient aussi aux étrangers. Ils se marient, comme tout le monde; ils ont des enfants; mais ils ne suppriment pas leurs rejetons. Ils partagent la même table, pas le même lit. Ils vivent dans la chair, mais ne vivent pas pour la chair (2 Co – 10:3). Ils vivent sur terre, mais leur cité est dans les cieux (Ph – 3:20). Ils respectent les lois en vigueur, et en même temps dominent les lois par leur façon de vivre. Ils aiment tous les hommes, et sont persécutés par tous…, ils manquent de tout et pourtant ils ont tout en abondance; on les déshonore, et cependant sont glorifiés dans leur déshonneur. On en dit du mal, ils sont justifiés; ils sont méprisés, et ils rendent gtâce; on les insulte, ils relèvent l’insulte avec honneur; ils font le bien, on les sanctionne comme des malfaisants. » Si nous vivons comme vivaient les premiers Chrétiens, nous pourrons faire face et triompher de la domination globale de l’église du mal. The Final Confrontation Photo : Le Cardinal Wojtyla au sanctuaire Notre-Dame, Orchard Lake (Michigan)., 1976. Le Père C. John McCloskey est historien de l’Église et cheercheur à l’Institut « Faith and Reason » (Foi et Raison) à Washington.