Tragédie à Toulouse - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Tragédie à Toulouse

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Il est des jours où l’éditorialiste a envie de caler devant la feuille blanche. Qu’est-ce que le commentateur peut-il pouvoir bien dire et même oser dire devant la pure abomination humaine ? Qu’un homme ait froidement tiré sur des enfants – en l’espèce des enfants d’une école juive à Toulouse – ne provoque que la stupeur qui n’a pas de mots pour se dire. Pourtant, notre mission est de parler, de tenter d’exprimer pour nos interlocuteurs ce qu’ils portent en eux-même de souffrance, de compassion, pour les victimes et leurs parents.

Définir la personnalité de l’agresseur est vain, tant que nous ne savons pas de qui il s’agit, à quelle personnalité trouble, disloquée nous avons à faire. Mais tout de même, nous ne pouvons échapper à l’énigme de la méchanceté humaine, de la perversion morale, de la haine sans fond qui prend pour objet le plus faible, le plus démuni, le plus désarmé. Quelques mots d’un penseur – peu importe qui il était en l’occurrence – me reviennent à l’esprit : « Quel mystère que ce fait palpable de l’obscure et radicale méchanceté d’un être comme l’homme, qui ne peut rien que par une forme ou une autre de la bonté ! Cela est presque aussi accablant pour l’esprit que ce problème du mal des choses au sein d’un univers dont les spectacles généraux paraissent attester certains parti-pris bienveillants ou même complaisants pour le pauvre peuple des hommes ».

Bien sûr, la sensibilité biblique, la culture théologique nous mettent sur la voie qui rend compte du mystère d’iniquité, cette séparation de l’homme et de Dieu où se rompt l’équilibre intérieur et qui laisse entrer au centre même de l’esprit l’inspiration satanique de la destruction de soi et de la haine absolue de l’autre. En certaines circonstances qui nous dépassent et nous remplissent d’horreur, l’iniquité s’affirme sans aucune atténuation. Que faire, sinon implorer la grâce d’en haut de nous libérer de ces maléfices qui brûlent sous le soleil de Satan ? Et ne nos inducas in tentationem. Et surtout, donne nous de ne pas succomber à la tentation ! Et délivre nous du mal !

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 20 mars 2012.