Thomas d'Aquin et l'Islam - France Catholique
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Thomas d’Aquin et l’Islam

Traduit par Pierre

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Il est de notoriété publique que les laïcs (laïcards) ont sur le christianisme un regard hostile, et un regard obséquieux sur l’islam — ou gardent le silence au sujet des conflits et même des atrocités — tel le massacre de Fort Hood [NDT: 5 novembre 2009 Nidal Malik Hasan tue 12 militaires et en blesse 31 dans un attentat meurtrier au Texas – rappelons-nous les récents événements en Afghanistan]. À part la lâcheté, on peut expliquer cette attitude par le vieil adage « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Mais qu’en est-il vraiment ?

L’érudit Ibn Warraq relève que divers intellectuels — dont Czeslaw Milosz, Carl Jung, et Karl Barth — ont repéré des similitudes frappantes entre l’islam et le communisme ou le national-socialisme; pour l’athée Bertrand Russel, par exemple, « on rapprochera le mahometisme du bolchevisme plutôt que du christianisme ou du bouddhisme. » L’estimable Theodore Dalrymple a, lui aussi, rapproché l’islam du marxisme contemporain, bien qu’à son avis ses tendances totalitaires soient dues à une faiblesse congénitale: l’incapacité à se soumettre à l’analyse philosophique.
Face à ces différences évidentes, Benoît XVI postule (Voir le discours de Ratisbonne) que l’Islam et l’Occident laïque ont un important point commun: tous deux ont attribué le « Ballon d’or » à la Raison. Autrement dit, tous deux ont voulu tacler la Raison qui leur barrait le chemin.

Ce qui nous mène à St. Thomas d’Aquin — le « Docteur Angélique » — connu pour ses efforts à harmoniser foi et raison, et dont nous célébrons la fête ce 28 janvier. Il avait à dire bien des choses sur l’Islam, mais ne s’est exprimé explicitement que deux fois sur le sujet. Dans un traité « Témoignage sur quelques articles contre les Grecs orthodoxes, les Arméniens et les Sarrasins au chantre d’Antioche » il propose des arguments pour le Christianisme contre de nombreuses objections typiques des Musulmans et, dans la « Summa contra Gentiles, Somme contre les Gentils » il énonce avec concision des objections aux prétentions de l’islam: son fondateur n’a jamais accompli de miracles, et — à l’inverse du christianisme qui s’est épanoui sous les persécutions — l’islam s’est répandu par les armes.
Les propos de Thomas d’Aquin dans les années 1260 méritent qu’on les scrute de nos jours: « Il (Mahomet) n’a présenté aucun signe d’origine surnaturelle qui seul aurait porté le témoignage approprié d’une inspiration divine; car une action incontestablement divine révèle un maître inspiré porteur de la vérité. Au contraire, Mahomet a décrit son pouvoir comme justifié par les armes — un signe qui ne fait défaut ni aux bandits ni aux tyrans.»

Il poursuit en relevant que Mahomet interdisait formellement à ses disciples de lire l’Ancien et le Nouveau Testaments qu’il qualifiait de « pure invention », avant de conclure: « il est donc évident que ceux qui accordent foi à ces paroles sont des croyants insensés.»

On peut soutenir la liberté universelle de religion, reconnaître la piété et la sincérité de bon nombre de musulmans, et apprécier le dialogue ouvert, tout en notant que ces remarques médiévales, dénuées de tout euphémisme politiquement correct, peuvent faire réfléchir, à l’inverse des attitudes actuelles d’observation ayant accès à nombre d’informations, mais s’interdisant de voir et de juger.

Thomas d’Aquin remarque aussi que le fondateur de l’islam, tout comme bien de nos avant-gardistes laïques, « séduisait les gens par la promesse des plaisirs charnels vers lesquels la concupiscence nous aiguillonne. Son enseignement contient aussi des préceptes conformes à ses promesses, et il donnait libre cours aux plaisirs de la chair. Comme il fallait s’y attendre, les hommes, portés sur la chair, le suivaient en tout.» (Cf. Livre 1, chapitre 6).
On a tendance à croire que les musulmans (généralement opposés à l’avortement) sont hostiles au penchant des Occidentaux à renverser les barrières à la poursuite des plaisirs de la chair. Mais on ne peut prendre pour des règles convenables les restrictions aux relations entre personnes de sexe opposé telles que pratiquées dans certaines parties du monde islamique; une telle sévérité cherche à dissimuler les déviances capricieuses et dominatrices que les laïcards ne condamnent pas vraiment selon la tradition judéo-chrétienne. Comment les laïcards, promoteurs acharnés de toutes formes spéciales de prétendue « famille », par hostilité envers toute exclusion discriminatoire, peuvent-ils être opposés à la polygamie permise et communément pratiquée dans le monde islamique ?

Dans le même esprit, au nom de quoi les laïcards refusent-ils le mariage entre cousins germains — pratique très courante dans de vastes zones de l’islam; environ la moitié des mariages dans des pays tels que l’Irak, la Libye, l’Arabie saoudite, sont consanguins. Au nom d’une rhétorique « égalitaire » pour promouvoir leurs prétentions relatives au « mariage », les laïcards s’alignent, consciemment ou non, sur l’unique religion permettant le mariage à un degré aussi proche (équivalence avec « demi-frère »).

Bien moins connu est le code oral du « Dar al-islam » qui tolère la pédérastie. Les Afghans parlent ouvertement, dans un document diffusé par PBS Frontline [NDT: PBS=Service de diffusion publique – Frontline diffuse par internet des documentaires d’intérêt général.] du recrutement et des abus commis sur des « garçons danseurs » — une pratique choquante fort répandue. Un slogan local: « les femmes pour faire des enfants, les garçons pour le plaisir ». (Un ancien combattant de retour au pays me disait que c’est aussi une pratique commune chez les Arabes).

Quel raisonnement tortueux, en vérité, que celui qui condamne de telles pratiques méprisables et exprime son hostilité mortelle envers l’homosexualité (sauf celle des hommes qui abusent de petits garçons).
Les documents relatant de tels faits sont insoutenables; on peut se demander comment des villageois d’un prétendu « âge de pierre » se complaisent à des séances de relations homme adulte / petit garçon. Et que penser des « érudits de progrès » du monde occidental s’exprimant sur « l’intimité inter-générationnelle » ? Ils doivent se hérisser en apprenant que le gouvernement grec (la sagesse n’a pas nécessairement grandi régulièrement au fil des siècles) vient de déclarer la pédophilie: « infirmité ».
Confucius trouvait, voici bien longtemps, que les gens perdent leur liberté quand les mots perdent leur signification; ajoutons que les enfants perdent leur innocence quand les hommes perdent la tête. Il était donc important que Benoît XVI nomme les crimes qui ont pollué l’Église au cours de ces dernières décennies, et ont traumatisé tant de vies innocentes, pour ce qu’ils sont : « de l’ordure ».

Bien des laïcards et bien des musulmans sont, bien sûr, mal à l’aise au sujet des divers moyens d’atteindre le plaisir charnel. Pourtant, soulager la souffrance humaine qui en résulte s’articule sur la nécessité, selon Thomas d’Aquin, de maîtriser par la raison les passions humaines.

Sanctus Thomas, ora pro nobis.


Illustration : Thomas d’Aquin – par Ardith Starostka

Texte traduit de : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/aquinas-on-islam.html

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http://tele.premiere.fr/News-Videos/VIDEO-La-danse-des-garcons-afghans-Carole-Gaessler-presente-ce-documentaire-inedit-ce-soir-sur-France-5-2418814

http://www.abc.net.au/4corners/content/2010/s2824501.htm