L’adaptation franco-allemande du roman de Fabrice Humbert, « l’origine de la violence », prix Orange 2009 et prix Renaudot Poche 2010, est une merveilleuse réussite qui tient le spectateur en haleine tout au long de ses incessants rebondissements. De repas de famille en déjeuners hebdomadaires entre père et fils, tout est tu. Des années trente à aujourd’hui, quatre générations ont tellement bien noué l’intrigue que la cinquième arrivera difficilement à la dénouer.
Une honorable famille normande, deux frères juifs, une allemande de Weimar, près de Buchenwald, sont les ingrédients de ce beau plateau où tous les sentiments sont sublimés et où il n’est finalement question que d’amour de bout en bout. Michel Bouquet et Richard Berry sont uniques dans les rôles du grand-père et du père qui font face à la revendication de vérité de la dernière génération incarnée par Stanley Weber. Les allers-retours entre la France et l’Allemagne – « toute ma famille était nazie » dit la petite amie – donnent à l’histoire une dimension d’où la violence est moins présente que l’origine, la mémoire et l’oubli. Après le film, se précipiter pour lire (ou relire) le livre.
Pour aller plus loin :
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Pie XII a-t-il abandonné les juifs lors de la dernière guerre ?
- Vous avez dit « violence catholique » ?
- La paternité-maternité spirituelle en vie monastique est-elle menacée en Occident ?
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.