Responsabilité - France Catholique
Edit Template
Van Eyxk, l'art de la dévotion
Edit Template

Responsabilité

871/

Copier le lien

12 janvier 2015 – Un oubli fâcheux de ma part : j’avais en somme tout préparé au cours de mes réflexions pour évoquer la responsabilité de celui qui s’exprime et je n’ai pas noté un point d’une particulière importance. En effet, il n’y a qu’une heure environ, pendant que je me lavais le museau 1, j’ai soudain sursauté à la pensée d’un oubli sémantique. Le mot le plus suggestif qui soit !

« Responsabilité » ! Qui, chez un peuple, dans une nation, est « responsable » ? Chacun de ceux qui constituent naturellement ce peuple estt citoyen de cette nation, qu’elle soit gouvernée par un roi, un président républicain, un tyran, un empereur… En réalité, la responsabilité d’un être humain commence à s’exercer très tôt, dès qu’il sort de la petite enfance. Ne dit-on pas qu’à sept ans l’enfant entre dans « l’âge de raison » ?

Cette responsabilité croît au fur et à mesure que cet être grandit : elle devient totale dès qu’il entre dans sa majorité, « donnée » dès l’âge de 18 ans au lieu de 21 aux jeunes Français par le président Giscard d’Estaing : ce fut à mon sens une erreur et cette initiative populiste ne lui a pas porté chance, à lui qui pensait en tirer de dividendes électoraux. De même, l’abandon du service militaire obligatoire pr Jacques Chrirac est peut-être responsable d’une partie de notre problème d’aujourd’hui. A étudier.

Mais ce qui est nommé « responsabilité » couvre l’ensemble de tout ce que fait l’être vivant : une mère de famille est responsable d’une foule de « détails » essentiels, de même le père ! Un cycliste est responsable de sa conduite : et s’il divague et blesse un passant, il est coupable du fait de sa « divagation », justement décrite comme « irresponsable » !

Bref, j’en reviens à la nation : c’est elle qui reconnaît en chaque citoyen un  »être responsable » de ses actes publics et privés : la mauvaise conduite d’un ivrogne à l’intérieur de sa maison peut provoquer sa mise en examen par un juge… Les automobilistes voient leur responsabilité invoquée à tout bout de champ pour justifier les innombrables rackets d’État auxquels ils sont « soumis ». (Toujours la « dhimmitude »…)

L’idolâtrie qui vient d’être officialisée par la réunion d’une cinquantaine de plus ou moins chefs d’État que notre Président a eu le génie de rassembler autour de lui… (- Mais de quoi parlez-vous, monsieur le scribouilleur ? – Je parle de la liberté d’expression sortie du contexte général de la Responsabilité de chaque citoyen, ainsi donc intégrée à l’absolu que l’on reconnaît caractéristique de la divinité des idoles.) … cette idolâtrie nouvelle et socialiste permet d’affirmer d’une façon grandiose et universelle que les caricaturistes de « Charlie-Hebdo » n’ont pas ou plus à se soucier des conséquences de leurs « expressions », même les plus outrées, à la grande différence de tous les citoyens qui ne sont pas caricaturistes et auxquels donc s’applique très largement l’adage que la liberté des uns ne doit pas nuire à celle des autres : même s’il convient de préciser la nature et la légalité de certains des « frottements » susceptibles de se produire entre chacune de nos diverses « libertés » : j’entends donc comprendre que le caricaturiste doit pouvoir aller, mais plus ou moins loin quoique jamais trop, sur les plates-bandes de la liberté de tout un chacun. Je ne sais si je suis assez clair, à mon lecteur d’en juger…

Ce que je dis ici ne touche donc en rien au « respect » que je dois à ces caricaturistes, et pas seulement parce que certains d’entre eux sont morts dans ces conditions monstrueuses désormais connues de tous. Je dis « respect », vertu d’importance plus encore que « valeur », je puis dire également me référer à l’amour et à la compassion, d’autant que ma foi en la Sainte-Trinité, si souvent alléguée, non seulement me prescrit, mais me fait un devoir ou une obligation d’aimer « mon prochain », soit tout être que j’approche ou dont j’entends dire qu’il est dans le malheur, l’effroi, la misère, la solitude etc.. Et qui plus que ces victimes de la folie massacreuse se trouve plongé dans la solitude de l’après mort ?

Tout citoyen donc. J’en suis à ce point persuadé qu’il m’arrive assez souvent de me censurer moi-même. Cette attitude porte le nom d’« auto-censure », ce qui peut vouloir également signifier censure automatique… expression qui presque toujours est considérée par les journalistes comme une sorte d’ignominie, d’injustice à laquelle ils se trouvent confrontés, des dispositions officielles les obligeant à mettre leurs lumières sous le boisseau : ne serait-elle pas, comme en ce qui me concerne, un moyen personnel d’agir selon ce que me ferait apercevoir ma responsabilité souveraine ? Donc, non la censure imposée par l’Officialité, mais celle que je reconnais nécessaire  »pour moi », en mon âme et conscience.

Je joins en esprit cette courte et insuffisante réflexion aux paragraphes rédigés dès le 8 ou 9 janvier. (Et je prie mon lecteur de me prévenir s’il lui semble que je sois allé trop loin.)

  1. J’utilise ce mot parce qu’hier j’ai entendu quelqu’un vanter la beauté du « visage » de son chien. Si « visage » doit désormais s’appliquer à la gueule des bêtes, il faudra nous approprier le « museau » !