Résistances chrétiennes en Chine - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Résistances chrétiennes en Chine

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Au lendemain du meurtre d’un imam ouïghour considéré comme trop proche du pouvoir, le Bureau d’État chinois des Affaires religieuses a appelé, le 1er août, les musulmans du Xinjiang à « s’unir de manière plus étroite autour du parti communiste et du gouvernement ». Ce communiqué montre, une fois de plus, que Pékin entend maintenir un contrôle très strict sur tout ce qui concerne les diverses religions, auxquelles aucune liberté n’est laissée. Ce qui se déroule actuellement chez les chrétiens, catholiques comme protestants, témoigne de la même volonté.

Dans les deux « régions administratives spéciales » que sont Macao et Hong Kong, des mesures sont prises, indirectement, pour empêcher que l’Église catholique, qui y est puissante, ne serve la cause de ceux qui veulent renforcer la démocratie dans ces anciennes colonies portugaise et britannique. À Macao, les mises à pied — dont une concernant le Français Éric Sautedé — et sanctions prises à l’encontre de trois professeurs, dont deux de l’Université Saint-Joseph, établissement catholique réputé, posent la question de la liberté académique dans les institutions d’enseignement supérieur. Quant au diocèse de Hongkong, il va bientôt présenter la particularité de disposer de deux cardinaux — l’évêque émérite, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, et l’actuel, Mgr John Tong Hong — et de trois évêques auxiliaires ; les récentes nominations effectuées par le pape François vont incontestablement renforcer le poids d’une Église qui se situe souvent en première ligne pour la défense des droits civiques et qui essuie bien des critiques.

À Pékin le 29 juin, messe et cérémonie de la fin de l’année académique ont été annulées au grand séminaire national. Cela a suivi le refus d’une quarantaine d’étudiants d’y participer si le recteur du séminaire, Mgr Joseph Ma Yingling, était présent, car devenu évêque il y a quatre années contre la volonté de Benoît XVI. Cette situation rappelle ce qui s’était passé au début de l’an 2000 : pour marquer leur désapprobation face à cinq ordinations épiscopales illicites, les séminaristes, alors au nombre de 130, n’avaient pas voulu assister à la cérémonie : renvoyés sans diplôme, ils furent interdits de retour au séminaire et beaucoup ne purent être ordonnés prêtres.

Chez les protestants, on voit se développer diverses initiatives marquant plus que de la défiance à l’endroit des structures officielles encadrant les fidèles, essentiellement le Mouvement patriotique des Trois autonomies, censé regrouper toutes les formes de protestantisme et d’anglicanisme. Se sont ainsi multipliées les « Églises domestiques », réunissant dans des habitations privées les croyants qui refusent la tutelle du Parti. Mais, même à l’intérieur de celles-ci, la contestation enfle, comme l’a montré l’action menée par Zhan Yingsheng, pasteur de l’Église du Salut de Wenzhou : il s’est enfermé dans le clocher de son église le 16 juillet pour protester contre la décision des autorités communistes d’abattre la croix qui le surmonte ; il est vrai que, depuis plusieurs mois, est menée une campagne contre les églises et les croix, vouées à la destruction.

http://www.news.va/fr/news/chine-360-croix-enlevees-de-force-du-toit-des-egli