Remerciements à Saint Jude! - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Remerciements à Saint Jude!

Traduit par Pierre

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L’été dernier je suis monté à Portland, Oregon, rendre visite à mon cousin. Le mélanome qui avait apparemment si bien réagi au traitement précédent avait touché ses poumons.

Sa forme de mélanome était agressive — avec un taux de survie de 5 à 10 %. Il envisageait de vivre encore un an, peut-être moins. Comme tant d’autres, je voulais juste lui rendre visite.

Nous avons passé un week-end merveilleux chez lui dans sa famille. Et nous avons même pu faire un tour dans l’est de l’État jusqu’à son ranch. Et nous avons discuté des saints à prier pour une guérison. Et nous avons évoqué un grand nombre de saints. Nous avions le temps de bien solliciter notre mémoire.

Sortant de l’Université je suis allé en Indonésie à Djakarta l’assister dans une mission qu’il dirigeait, en lutte contre le choléra. Il était ce brillant, quoique modeste, médecin américain, travailleur, pas toujours facile à vivre, débordant d’une immense générosité. Il trouvait qu’en Indonésie le travail n’avançait pas assez vite et son comportement exigeant déroutait parfois les indonésiens. Mais tout le monde l’adorait, et aimait se retrouver attablé avec lui en fin de journée. Les Indonésiens de l’équipe nous avaient affectueusement surnommés « dix ». J’étais plutôt grand et maigre et lui, euh, pas si grand et pas si maigre. Pour eux, nous ressemblions aux chiffres « 1 » et « 0 » lorsque nous marchions côte à côte dans la rue. Nous étions — jeu de mots indonésien — les « sepupu » (les cousins) connus comme « sepulu » (dix).

Ce fut pour moi un week-end merveilleux — comme à l’époque de sa bonne santé et de son moral d’acier. Il commençait son traitement le jour de mon départ, traitement annoncé comme sévère — il était engagé dans une thérapie expérimentale qui avait sensiblement amélioré les chances de survie de la douzaine de personnes l’ayant déjà suivie.

Quelques semaines plus tard, je décidai, comme ça, de prier Saint Jude. Nous n’avions pas pensé à lui lors de notre discussion sur les saints à invoquer, et je suis incapable de dire ce qui m’a poussé à m’adresser à lui. Saint patron des cas difficiles et désespérés, Saint Jude est aussi surnommé « l’apôtre oublié », et, vrai de vrai, j’avais tout oublié de lui. Sa fête venait à la fin du mois — 28 octobre, vendredi dernier. Pas loin de chez moi se trouve un sanctuaire dédié à Saint Jude, dans une paroisse de Dominicains à San Francisco. J’irais y faire une neuvaine.

Le septième jour de ma neuvaine j’ai reçu un courriel inattendu de mon cousin. Il me disait que les premiers examens de son traitement révélaient la « disparition » de ses tumeurs. Il était enthousiasmé. Comme nous tous de son entourage. Je me suis alors rappelé avoir entendu dire que Saint Jude avait aussi la réputation d’agir promptement.

Mon cousin devrait suivre le traitement au cours des prochains mois. Mais que s’était-il produit ? Le nouveau traitement était-il efficace ? peut-être deviendra-t-il courant pour des cas semblables. Je ne sais pas. Et tant d’autres, si proches et si chers pour lui, priaient pour lui. Peut-être est-ce la combinaison de la prière et du traitement médical.

De toutes façons, j’étais épaté. Mais je me trouvais dans une situation jusqu’alors inconnue. L’événement était si extraordinaire que je devais me pencher sérieusement sur cette promesse contenue dans la prière de neuvaine: « Je vous promets, ô bienheureux Jude, de toujours être conscient de cette grande faveur, et je ne cesserai jamais de vous honorer comme mon efficace patron particulier et de tout faire pour encourager la dévotion à votre égard. »

Alors, pour tenir ma promesse, j’ai finalement décidé de commettre un péché de courriel en cliquant sur « répondre à tous »; et j’ai cité Saint Jude à tous. Mon cousin m’a répondu non seulement en me remerciant, mais en me disant que son prénom de confirmation — que je n’avais aucune raison de connaître — était Jude. Coïncidence, comme il s’en produit parfois.

Ainsi je narre ici cette histoire, à vous, toute la famille des lecteurs de « The catholic thing », pour vous inciter, vous et les vôtres, à vous tourner vers Saint Jude dans les cas graves ou désespérés — même s’il ne s’agit pas de cas mettant aussi nettement en danger de mort.

Il arrive que les dons de la Divine Providence sont évidents, même aux yeux de ceux qui n’ont pas coutume de les voir. Bien sûr, nous ne sommes pas toujours exaucés. Mais dans la demande se trouve, comme dans toute autre forme de prière, quelque chose qui nous donne la bonne orientation. Connais-toi toi-même (nous ne sommes pas Dieu, Qui est); connais les autres (nous devenons nous-mêmes en nous rapprochant des autres); soyons prêts à remercier, entretenons la confiance en ce Dieu qui nous aime, qui est avec nous, quoi qu’il arrive.

Sur l’un des chemins les moins fréquentés menant à la grotte de Lourdes se trouve un monument donné par une Italienne aveugle en remerciement. Elle était venue à Lourdes espérant retrouver la vue, puis était repartie toujours aveugle — mais transformée. Par l’expérience. Par la demande. Par la recherche et la rencontre. Apprenant à faire confiance à Dieu.

On y lit :

« Retrouver la Foi c’est plus que retrouver la Vue »

Il me semble que c’est une invitation à répandre les bonnes nouvelles.

Gravure : L’apôtre Jude – Anthonis van Dyck, vers 1620.

http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/thank-you-st-jude.html