Référendum irlandais - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Référendum irlandais

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Par 62,4 % des votants, avec un taux de participation dépassant 60 %, les Irlandais ont approuvé, lors du référendum du 24 mai, une modification constitutionnelle selon laquelle « le mariage peut être légalement contracté par deux personnes sans distinction selon leur sexe.* » Les opposants n’ont recueilli que 38 % des suffrages. Aucun parti politique, ni média important, n’avait appelé à voter non.

Un tel résultat marque un recul de l’influence de l’Église naguère omniprésente, peut-être à l’image du Québec ou de la Flandre belge hier ? Cependant, Le Monde constate que les opposants sont « beaux joueurs » et que l’archevêque de Dublin sait se remettre en question et tenir compte des scandales sexuels qui ont éclaboussé le clergé et ont limité sa légitimité à intervenir dans les questions de mœurs. Le Monde se permet, dans la foulée, de stigmatiser « l’hystérie » des opposants français au mariage gay, qui ferait contraste. Si les choses étaient si simples, pourquoi avoir refusé le référendum sur cette question ? Et, accessoirement, pourquoi les provocations policières contre les manifestants ?

Une observation fine amène à constater que les prêtres catholiques étant, en Irlande, officiers d’état civil, ils vont pouvoir continuer à célébrer des mariages sacramentels qui auront une valeur civile. Tandis que les mariages purement civils seront seuls ouverts au mariage gay. Jusqu’à présent, les mariages civils ne concernaient pas grand monde. L’enjeu pratique est donc relativement faible. Cela explique sans doute, sinon l’absence de mobilisation, du moins le calme avant et après la défaite.

Cela ne veut pas dire que l’enjeu symbolique ne soit pas catastrophique, ni l’Irlande un modèle de non-contradiction, ou qu’elle ne serait pas prise dans un courant libéral-libertaire très destructeur… Mais cela doit amener à relativiser toute comparaison et surtout ne doit en aucun cas être un motif d’intimidation pour ceux qui se battent ici pour le respect des familles et des enfants face aux dérives individualistes et consuméristes.

* Ils ont également, le même jour, approuvé l’abaissement de l’âge pour être chef de l’État de 35 à 21 ans.