Racistes les catholiques français ? - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Racistes les catholiques français ?

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Souvent, à suivre certaines campagnes d’opinion, à entendre certaines accusations résultant d’enquêtes sociologiques, qui se veulent rigoureuses et sont d’ailleurs issues du monde universitaire, on pourrait éprouver quelques complexes. Français nés en France, catholiques de tradition ou de conviction, nous sommes ni plus ni moins soupçonnés de racisme, un racisme bien enraciné, presque indélébile. Pour le coup, on pourrait parler d’essentialisation, ce grief sans cesse brandi dans l’idiome de l’intelligentsia. Essentialiser, c’est figer dans une essence, une typologie, une caractéristique qui devient une propriété indélébile d’une catégorie de population. Vous êtes Français de père et de mère, catholique qui plus est ? Vous êtes forcément anti-arabe, anti-noir… Ce n’est pas du tout mon avis !

L’historien des mœurs qu’est Alain Corbin confie au Figaro que, fils de métis de Fort-de-France – on disait autrefois mulâtre – il a grandi dans un village normand : « À titre personnel, je n’ai jamais senti le moindre racisme dans mon enfance. Mon père était “coloré”, mais il était parfaitement intégré. Dans cette société rurale, le catholicisme était le meilleur facteur d’intégration. On ne se souciait pas de votre peau. » Je pourrais en dire autant du catholicisme d’aujourd’hui. Dans ma paroisse de banlieue parisienne, je compte qu’il y a au moins un tiers des participants à la messe, parfois plus, qui sont originaires des régions les plus diverses de la planète. Leur piété est exemplaire, elle s’exprime au-delà de la pratique dominicale. On peut parler à leur propos d’une intégration étonnante, qui se remarque notamment à la qualité de leur français. La paroisse est un milieu privilégié de prise de responsabilité et donc de coopération avec les fidèles de plus ancienne implantation.

C’est une des raisons pour lesquelles je m’insurge contre les stéréotypes qui nous sont arbitrairement collés sur le dos. Il ne s’agit pas pour autant de sous-estimer les malaises de notre société, mais il ne faut pas se tromper dans leur identification et trouver du racisme, là où il n’existe pas.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 avril 2016.