Militaires photographes - France Catholique
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Militaires photographes

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27 septembre – Dimanche après midi dificile : je sors tout juste d’assister à un reportage remarquable sur les militaires photographes – même si celui qui en est apparemment l’ordonnateur a parfois tenté de faire s’exprimer négativement ces reportères en étalant leurs états d’âme, ce qui leur est étranger.

Les premiers d’entre eux me semblent avoir créé cette mission particulière dès la guerre de 1870 ! Je ne sais pas s’il y en eut à Sébastopol où moururent tant de soldats français au cours d’une guerre dont les raisons demeurent inexplicables… mais j’ai encore plein mes neurones de ces clichés terribles de tous les autres conflits, de la Grance Guerre à la suivante, puis de l’Indochine à l’Algérie…

Oui, nous avons tous visionné des reportages sur ces guerres, mais le fait d’avoir écouté ces professionnels me rendait plus sensible à ce qu’il nous faisaient voir : peut-être parce que, participant avec leur arme silencieuse aux diverses missions assumées par tel peloton, telle compagnie ou tel régiment, ils n’avaient été, à leur risque et péril, « que » vrais témoins de l’engagement en cours des sodats dont ils se sentaient frères, au centre de paysages à la fois tout autre et parfaitement reconnaissables, le plus souvent au long de marches interminables sous des soleils de feu, gravissant des collines abruptes derrière lesquelles pouvaient se faire entendre les hurlements de la mort ou les aboiements de ses outils. Témoins surtout de la conscience toute « professionnelle », transcendée par l’évident amour de leur pays, de leur patrie, de ces hommes qui donnent de la France une vision qui ne ressemble pas à celle qui se découvre dans nos médias, qui s’entend au travers de ce que nous pouvons capter de ce que dit et pense le « pays irréel », pourtant celui qui nous représente et nous juge et nous « gère ».

Peut-être ai-je été plus attentif encore à ce qui a été montré de plus récent. Par exemple les clichés pris en Indochine, notamment à Dien Ben Phu par Pierre Schoendoerffer, d’heureux souvenir malgré le long temps passé comme prisonniers des soldats Viet Minh aux rudesses inhumaines. Je connaissais un récent portrait de lui et le voir en mouvement sur l’écran avait une signification singulière : j’ai toujours apprécié chez lui l’homme réellement droit et fidèle, qui aime la France en la considérant comme une personne à faire vivre. Puis en Algérie de 1954 à 1962 : cette dernière guerre à été mon accoucheuse… avec mon unique galon de sous-lieutenant sur l’épaule ! J’était là-bas et l’afflux des souvenirs qui se mêlent à ces photos venant d’autres témoins… Puis récement au Mali, dans le désert, et en suivant les déplacements de l’Opération Barcanne… Quelques soldats interrogés ont répondu sobrement, très clairement conscients d’être dans l’oeil du Cyclope mais déterminés dans l’accomplissement de leur mission : là où ils sont éradiquer la mence qui pèse lourdement sur la France et ses voisins.

Images et dialogues ont provoqué en moi (et que l’on me pardonne d’exprimer cet état d’âme) des réactions fortes, des mouvements d’incompréhension par rapport à ce qui se passe aujourd’hui en France même, celle qu’autrefois on nommait l’Hexagone : ici, tant de gens sur les ondes, dans les manifs, dans les journaux dominateurs qui n’ont que plaintes à la bouche, dégoisements insupportables quand on pense au même moment aux risque constant qu’assument ces sodas aussi bien de l’intérieur qu’envoyés en différents théâtres d’opérations : ils n’ont pas hésité à mettre en cause leur existence, à mourir loin des leurs, « trop » jeunes disent certains qui ne vivent en paix que parce que ces soldats font en sorte que notre sécurité soit assurée.

Combien de nos élus, de nos gouvernants, de nos hauts fonctionnaires, de nos journalistes, qui passent leur temps à nier les dangers, les menaces, qui les estiment possibles pour demain mais par pour aujourd’hui et risquent du même coup de saper ceux-là même qui ont pour devoir de diminuer les dangers que d’autres informateurs, fonctionnaires, gouvernants nous font connaître et qui nécessitent différents types de courages ? L’on n’entend pas assez les réponses qui doivent émaner de ceux qui, au contraire, font savoir leur confiance et leur gratitude.

Bref, les reportères militaires sont de la même lignée que ceux d’autrefois, même si les « anciens » auraient apprécié de disposer d’appareils tels ceux d’aujourd’hui, si légers et polyvalents par rapport aux matériels de l’ère analogique… Ils nous informent, ils nous enseignent, ils nous aident à mieux comprendre les événements en cours, et ils nous font aimer mieux ceux qui, revêtant la tenue de service, n’hésitent pas à risquer leur vie pour mieux assurer la nôtre.