Marche pour la Vie - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Marche pour la Vie

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Paris – Hier dimanche 21 janvier des milliers de marcheurs ont arpenté les rues autour du Trocadéro : la Radio chrétienne de Lyon (RCL) fait ainsi mention de seulement 1.000 participants tandis que la Police parisienne, sans doute mieux informée, les compte comme très proches de 20.000… Quant à l’équipe directement chargée de veiller sur l’ensemble de cette longue colonne vivante elle n’hésite pas à l’évaluer entre 30 et 40.000 manifestants… Ayant été obligé de demeurer en marge pour cause de quelques ennuis locaux, j’ai suivi toute la journée, grâce au téléphone, le mouvement de cette vaste foule que la pluie froide et le vent n’ont pas cessé de tourmenter…

Il est vrai que le but poursuivi était grandiose : la « Vie » elle-même, toujours « choisie » quelles que soient les difficultés rencontrées tout au long de nos existences !

J’ai été heureux de pouvoir admirer le courage souriant et la détermination de cette multitude rassemblée depuis toute la France, composée de ces gens si clairement déterminés à faire saisir, notamment aux journalistes, combien il est nécessaire d’aller de l’avant pour ne pas laisser toute la place aux mauvaises habitudes chères à ceux qui n’ont pour la France aucune ferveur… aux immondes attitudes adoptées par nombre de nos contemporains… sans oublier les étrangetées qui se répandent de plus en plus parmi nous : par exemple celles qui proviennent de certaines sciences liées à des hypothèses censées nous transporter en des âges quasi millénaires et reconnues, bien entendu, assez stupidement comme effaçant la « Gloire de Dieu »… puisque de toute façon nous serions, est-il avancé, en mesure de toujours nous réparer par la chair comme par tout autre matériaux, de façon à dépasser tous les millénaires… La follie est certaine ! Quant à moi, rien de ces suppositions ne m’intéresse : espérant fortement ne pas attendre « ad vitam aeternam » de pouvoir me rendre chez mon Seigneur de tout éternité…

Il revient en première ligne de respecter la « liberté » telle qu’il nous la faut concevoir : il importe d’avouer combien l’usage que l’on fait en général de ce concept divin est trop souvent des plus indigne : en effet ce qui doit compter fortement est, d’abord et avant tout, le sens donné à ce mot dans telle ou telle circonstance et non pas en une sorte de vague approximation qui ne saurait satisfaire que des « nuls »…

Si, porté à boire du vin lors d’un repas, je me déclarais « libre » de rester sobre ou au contraire de m’enivrer sans retenu, je m’expliquerais tout autrement que s’il s’agissait de venir au secour d’un blessé ou de faire connaître à un grand malade que le médecin le déclare guéri…

Si, par contre, il s’agit d’un acte reconnu comme un « avortement », au sens strict du mot, réalité là encore vraiment « choisie » librement, il en va de même : ainsi, la personne qui « décide » la mise à mort de l’enfant qu’elle porte peut, d’un côté, faire valoir que sa vie est atteinte d’un danger grave : d’un autre qu’elle ne tient pas un seul instant à s’encombrer d’une « vie » dont elle n’a que faire. Alors, se comprend l’argument « Moi, je suis libre » : il suffit à tout justifier… jusqu’à parfois le bonheur d’un côté, et parfois l’horreur d’un autre ! Ce qui laisse entendre, évidemment, que de telles réalités peuvent dépendre du Bien comme du Mal.

Au cours de cette « Manif pour tous » du 21 janvier il a été question de cette « liberté de choisir » tout en précisant naturellement que « garder son enfant vivant » et « le jeter à la poubelle » ne relève pas de la même approche, l’une de la dignité, l’autre de l’opprobre… En réalité, le seul « choix qui donne vie » élimine la terrible tentation de l’avortement, c’est-à-dire ose tout ce qui se rapporte à la « joie » que reconnaît l’être vraiment porté par cette liberté : c’est-à-dire notamment sa dignité.

Il n’est pas ici question des problèmes insolubles de corps malades : seulement de ce qui se vit au mieux et qui permet donc de s’opposer librement au crime qu’alors l’avortement constitue. Crime qui, d’une façon plus ou moins effrayante, peut suivre une femme tout au long de sa vie, dans une souffrance souvent sans remède.

On peut comprendre, puisque cette réflexion impliquait la « liberté », que l’avortement correspond à supprimer dans le même mouvement et la vie de l’enfant et la liberté de la femme : il aura donc été un instrument de mort en même temps que d’une aliénation plus ou moins tragique. Pour l’enfant, fin de sa vie ; pour la femme, fin de sa liberté.[1]

Dominique DAGUET

[1] – Venant de lire la déclaration du « Mouvement de Jeunesse Chrétienne » à propos de la « Marche pour la Vie », il me faudra un peu de temps pour comprendre à quel point cette position me semble des plus « étonnantes ».