Inspecteur des Impôts… une profession plutôt inavouable par ces temps de pression fiscale, surtout lorsque qu’elle s’accompagne d’une suspicion de corruption. Ajoutez-y le prénom ridicule de Ziddane, une petite taille qu’il tente de compenser par un humour insupportable, et vous comprendrez pourquoi monsieur Achée s’était réfugié derrière les rideaux de son bureau pour observer le passage de N.S…. et de sa bande.
Sauf qu’il n’avait pas prévu que ce dernier s’arrêterait devant la perception, lèverait les yeux :
Monsieur Achée ! Ce soir, on vient dîner chez vous !
Tête du fonctionnaire ! Le soir même, voilà N.S…, toujours accompagné des mêmes qui rapplique au domicile de son amphitryon désigné volontaire, sous les regards peu amènes de madame Achée quelque peu estomaquée devant cette invasion, d’autant que son mari perd quasiment la tête :
J’ai décidé de rapatrier de Suisse mon compte numéroté, de payer l’amende et de donner le reste à l’Association « Donner aux Enfants ». Cela pour commencer, car ce que je veux ensuite partager, c’est mon propre argent, celui gagné honnêtement…
Le plus drôle de l’histoire, c’est que le responsable de l’ONG bénéficiaire, c’est moi, Philibert Arisien qui fait profession de donner ma vie pour les pauvres, et qui en vit plutôt bien ! Rien à voir entre un fonctionnaire corrompu et un acteur d’action humanitaire naturellement ! Le premier accapare, le second se donne. Question de plan médias.
Acte 1 : Siphonner Achée – Acte 2 : le neutraliser avant qu’il ne se pose des questions. On n’est jamais à l’abri d’un contrôle fiscal, d’une curiosité malsaine, d’un repentir. Donc, urgence à le déstabiliser, le décrédibiliser. S’il a fait ce geste, c’est qu’il avait des raisons inavouables, et puis on va susurrer à sa femme qu’il dilapide l’argent du ménage, voire qu’il a pris une hypothèque sur le domicile familial.
Donc, tout va bien. Sauf ce regard que N.S… a posé sur moi.
Il m’énerve celui-là… Il m’énerve !
Avez-vous lu le roman Sur le dos du tigre ? C’est une bonne exégèse du texte ci-dessus.
On conseille également, en plus léger : L’assassin de Tassin.
