Les douze jours de Noël - France Catholique

Les douze jours de Noël

Les douze jours de Noël

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L’un des plaisirs d’étudier à Rome pour être prêtre (c’était il y a plusieurs décennies) était l’opportunité d’expérimenter la réalité du temps de Noël dans son ensemble : un temps qui ne commence pas par un assaut de clientèle le soir de Thanksgiving se poursuivant dans un crescendo consumériste culminant le jour de Noël, certes pas, mais qui débute par la messe de minuit à la veillée de Noël et se poursuit les 11 jours suivant le 25 décembre.

Durant ce temps – les « douze jours » bien connus par le chant de Noël éponyme – l’Eglise célèbre plusieurs jours de fête de grande portée qui nous aident à entrer plus profondément dans la célébration de la nativité de Notre Seigneur et dans la compréhension de sa venue pour assurer notre salut. Par sa naissance de la Vierge Marie, la nouvelle Eve qui par son Oui à Dieu et à son archange est devenue le vecteur de la venue au monde de notre Sauveur, le Christ a commencé son parcours terrestre, le poursuivant jusque sa mort quelque 33 ans plus tard et jusque sa résurrection trois jours après.

Mais de Noël jusqu’au baptême de Notre Seigneur, nous prenons note de l’enfance du Christ parmi nous. Les fêtes qu émaillent ce temps ont plusieurs choses à nous dire, certaines consistant en des nouvelles de joie et de réconfort, et d’autres plus inquiétantes.

Jetons un coup d’oeil à ces douze jours de Noël en vue de voir comment nos familles, nos amis et nous-mêmes pouvons les célébrer et les prolonger, pour notre bénéfice spirituel – et peut-être que cette année vous serez les derniers à jeter le sapin de Noël !

Bien que les commerces, après une brève fermeture, vont se dépêcher de passer à autre chose dès qu’ils auront décroché couronnes et guirlandes, nous devrions profiter de ce moment pour préparer une nouvelle année de joie, de partage coeur à coeur de notre foi avec notre famille, nos amis, nos collègues de travail. Enfin, et c’est le plus important, notre objectif est d’être un alter Christus – un autre Christ – jour après jour, pour tous ceux qui nous entourent.

L’octave de Noël commence le 25 décembre de chaque année. Le second jour de cette octave célèbre Saint Etienne, le premier martyr, un rappel éclatant que le Christ est venu sur terre pour mourir et que nous aussi devons être prêts à souffrir et éventuellement à donner nos vies si nécessaire un jour ou l’autre pour notre foi. A notre propre époque, nous sommes confrontés à la connaissance du grand nombre de nos coreligionnaires qui souffrent la persécution, particulièrement en Asie et en Afrique. Nous prions pour leur constance face à la menace d’emprisonnement, de torture, de mise à mort, et nous prions pour que, comme Etienne, nos frères chrétiens persécutés soient aussi capables de pardonner et de souhaiter la conversion et le salut de leurs persécuteurs.

Le 27 décembre, nous fêtons Saint Jean l’Evangéliste, « l’apôtre que Jésus aimait », le seul apôtre n’étant pas mort martyr, bien que la tradition nous rapporte qu’il a subi la persécution et qu’il a été exilé sur l’île de Patmos où il a écrit le livre de l’Apocalypse. Bien sûr, nous savons aussi que Saint Jean est l’auteur du quatrième évangile et que Notre Seigneur lui a confié sa mère.

Le 28, nous retournons à la contemplation de la Sainte Famille dans ses premiers jours à Bethléem. Quel spectacle, alors qu’ils se préparent à fuir en Egypte pour échapper à la tentative d’Hérode de massacrer le Roi nouveau-né ! La fête des Saints Innocents est aussi un rappel de comment, dans notre pays, le mariage est attaqué et des bébés sans défense massacrés chaque jour par avortement un peu partout.

Le cinquième jour du temps de Noël marque la fête d’un autre martyr, Saint Thomas Becket, archevêque de Canterbury, tué parce qu’il refusait de céder à un roi (Henry II) qui défiait l’Eglise de Rome. Comme l’a déclaré un autre Thomas (Saint Thomas More) qui a défié un autre Henry (Henry VIII) quelques siècles plus tard, il est mort « bon serviteur du roi, mais d’abord de Dieu ». Encore un exemple éclatant de quelqu’un désirant assumer le prix de la fidélité à sa foi.

Le premier janvier, nous célébrons la solennité de la Sainte Mère de Dieu. Ainsi que Chesterton l’a écrit, nous servons une mère qui semble embellir à mesure que de nouvelles générations se lèvent pour la déclarer bienheureuse.

Cette année, le baptême du Seigneur tombe le 4 janvier. C’est un merveilleux moment pour que nous rendions grâce pour le sacrement du baptême qui nous rend pour toujours enfant de Dieu, appelé à la gloire éternelle dans le ciel avec Lui.

Si vous êtes père ou mère, vous pouvez expliquer à vos enfants la signification de chaque jour de l’octave de Noël, afin qu’ils puissent mieux comprendre la richesse de l’année liturgique. Vous pourriez peut-être utiliser aussi internet ou la télévision pour découvrir les différentes liturgies du temps de Noël présidées à Rome par notre Saint-Père François.

Rendez ce Noël le meilleur qui soit en suivant jour après jour les fêtes et solennités des douze jours de Noël, à mesure où vous entrez dans leur signification, elles vous aideront à accroître votre amour pour cet enfant dans la mangeoire qui est venu nous sauver du pouvoir de Satan. Rappelez-vous, tout Noël, dont celui-ci, peut être votre dernier : nous ne connaissons pas le jour et l’heure où nous serons appelés à notre demeure éternelle dans le ciel, alors tirons le meilleur parti possible de cette opportunité de célébrer la naissance de notre Sauveur !

illustration : l’avènement et le triomphe du Christ, par Hans Memling (1480)

Source : http://thecatholicthing.org/2014/12/26twelve-days-christmas/