Les craintes de Hong Kong - France Catholique
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Les craintes de Hong Kong

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La Chine s’efforce d’accroître sa crédibilité régionale et internationale en multipliant les relations avec Taiwan — où elle vient d’envoyer un ministre — et en intensifiant ses rapports avec la Corée du Sud — où le président Xi Jinping, qui n’arrête pas de renforcer son pouvoir, vient de se rendre sans avoir reçu son homologue nord-coréen, le sulfureux et imprévisible Kim Jong-un. En revanche, la situation à Hong Kong montre que Pékin n’est aucunement disposé à lâcher du lest dans la « région administrative spéciale ».

Depuis sa rétrocession en 1997, l’ancienne colonie britannique bénéficie en théorie de l’autonomie : les habitants jouissent d’une liberté d’expression, y compris de manifestation, inconnue sur le continent, et d’un système judiciaire de type anglais. Toutefois, constatant une érosion de leurs droits, les habitants s’inquiètent et ont organisé, le 1er juillet, une manifestation qui a réuni un demi-million de personnes ; quelque 500 ont été arrêtées à son issue.
L’une des principales revendications portait sur le mécanisme d’élection du chef de l’exécutif, aujourd’hui désigné par une commission électorale de 1 193 membres qui filtre les candidats selon l’humeur de Pékin. Or, le gouvernement chinois s’était engagé à introduire le suffrage universel en 2017, ce à quoi la population ne croit plus en raison de l’influence croissante du gouvernement chinois sur les médias, la vie sociale et économique et même la justice. D’une manière plus précise, le 11 juin, Pékin a publié un livre blanc rappelant qui était le maître : le « haut degré d’autonomie » ne doit pas être considéré comme équivalent à « la pleine autonomie » ou à un « pouvoir décentralisé », mais se trouve « sujet à un niveau d’autorisation » de sa part.

Parmi les personnalités du mouvement de protestation, l’archevêque catholique émérite de la cité, le cardinal Joseph Zen — qui a vécu et enseigné en République populaire —, s’est déplacé partout pour promouvoir le référendum non reconnu par le gouvernement qui s’est tenu le 22 juin. Y ont participé 787 000 Hongkongais — soit près d’un quart des 3,5 millions d’électeurs déclarés en 2012 sur l’ensemble des 7,2 millions d’habitants.

Cela montre que l’Église catholique exerce une influence à Hong Kong, où elle assure le tiers de l’enseignement. Sur le continent, si Pékin a laissé entendre que le moment était venu d’améliorer les relations avec le Vatican, beaucoup d’évêques restent dans une situation délicate, tel celui de Shanghai, empêché d’exercer depuis son ordination il y a deux ans — tandis que d’autres ont disparu et que certains ont été nommés contre l’avis de Rome. En outre, est actuellement menée une campagne très forte contre les lieux de culte chrétiens construits « illégalement », tandis qu’un pasteur d’une Église protestante reconnue par l’État a été condamné à 12 ans de prison le 4 juillet pour « fraude et rassemblements troublant l’ordre public ».