Le « savoir divin » - France Catholique
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Le « savoir divin »

Traduit par Claude

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Dans une « recherche » adressée à Thalassius (un ermite syrien), Maximus le Confesseur (décédé en l’année 662) formule: « Il (le Christ) a désigné la Sainte Eglise comme étant le pied de la lampe, au dessus de laquelle la parole de Dieu diffuse la lumière par la prédication, et illumine, par les rayons de vérité, quiconque est dans la maison, qui est le monde, et rempli l’esprit de tous les hommes du savoir divin ». En lisant de tels paroles anciennes nous nous demandons quelle est le savoir divin dont Maximus parle.

La logique nous dit que le savoir divin n’est pas la même que le savoir humain, autrement nous ne pourrions pas saisir la différence. Le « savoir Divin » est le propre de Dieu seul. Revendiquer de l’avoir par soi-même c’est revendiquer d’être Dieu, ce qui n’est pas étranger à notre espèce. Cela ne veut cependant impliquer, que les êtres humains n’ont aucun savoir. Il est évident que nous en avons. Notre tâche intellectuelle est de réconcilier le « savoir humain » et le « savoir divin ».

Cela est bien, mais comment avons-nous la moindre connaissance du « savoir divin »? En réalité, nous savons pas ce que c’est à moins que Dieu nous informe à ce sujet. Est ce qu’Il l’a fait? Qu’Il l’ait fait est l’objet de la révélation.

Où cela nous mène-t-il? Comment savons nous que nous avons eu une révélation? Nous ne pouvons pas répondre à cette question correctement à moins d’évaluer ce que nous pouvons savoir par nous-mêmes. En d’autres mots, l’attention que nous portons au « savoir divin » dépend de notre savoir « humain ».

Qu’est ce que j’implique là? N’avons nous pas compris par la raison beaucoup de choses qui précédemment avaient été considérées comme des mystères insondables? Nous l’avons vraiment fait. Cependant beaucoup de problèmes fondamentaux nous ont laissé perplexes. Mais en quoi est-ce mal d’être perplexes?

Bien sûr non, sauf que nous ne sommes pas satisfaits d’être incapables de tout comprendre. Le monde est plein de mythes et de théories qui prétendent expliquer ce que nous ne pouvons pas expliquer par nous-mêmes. A première vue, cette incapacité semble être un signe de chaos. Après réflexion, elle est le signe d’un véritable trouble dans nos âmes. Nous savons que nous devrions en fin de compte savoir ce que tout ceci signifie.

L’étape suivante est délicate. Est ce qu’il y a quoi que ce soit qui puisse, à tout le moins, revendiquer d’être « divin » et non pas seulement une connaissance « humaine ». Aristote dit que nous devrions nous efforcer de connaître tout ce qu’il est possible de connaître des choses « divines ». La différence entre les dieux et les hommes est que les dieux sont sages, alors que les hommes sont seulement des amoureux et des chercheurs de la sagesse divine. Aristote a aussi suggéré que, si les dieux savaient ce qu’est le bonheur, ce serait la première chose qu’ils nous auraient dite.

Nous nous étonnons d’une telle observation. Est il possible que les dieux aient fait ce que Aristote suggéra? Bien, oui, c’est tout à fait possible. Comment saurions nous s‘ils l’avaient fait? Probablement, pensons nous, parce que leurs réponses ou leurs instructions étaient adressées à notre troublant manque de connaissance de notre finalité dans ce monde.

Comment pouvons nous formuler cette question? Dans Matthieu (19:16) le jeune homme demande: « Que dois-je faire de bon pour être sauvé? ». Est ce que tout le monde ne se pose pas cette question à soi-même?. Probablement pas dans ces termes exacts. Mais même si nous affirmons « Ma vie n’a aucun sens ultime » nous répondons implicitement à la question du jeune homme.

Qu’est ce que ce « bon », ce « être sauvé » a à faire avec le « savoir divin ». Si nous ignorons pourquoi nous existons, cela n’implique pas que personne ne le sait. Il est possible que notre réelle « ignorance » est ce qui nous amène à accepter la connaissance sur nous-mêmes. Nous réalisons que ce savoir de nous-mêmes est proprement « divin ». C’est quelque chose que nous acceptons comme une vérité venant hors de nous, et non quelque chose que nous avons trouvé par nous mêmes. Mais elle l’explique.

Où cela nous mène-t-il? Maximus continue: « Par la vertu et la connaissance, Il (le Christ) mène au Père ceux qui sont résolus de cheminer avec lui qui est la voie de la vertu, en obéissance aux commandements divins ».

Mais cela n’implique t-il pas que ceux qui ne sont pas obéissants aux commandements divins, qui ne sont pas vertueux et qui rejettent la connaissance, ont de graves problèmes? Oui cela l’implique.

Si la « connaissance divine » de nous-mêmes nous est offerte, pouvons nous la refuser? Bien entendu, nous le pouvons. Ainsi il est possible que l’univers comprenne ceux qui ont accepté le « savoir divin »- -et ceux qui l’ont entendu mais le rejettent.

Dans ce cas-là, est-il évident que les deux cités, celle de ceux qui ont accepté et celle de ceux qui ont rejeté, peuvent vivre côte à côte en paix calmement? Non, ce n’est pas probable. Mais pourquoi ?

Le « savoir divin » est la connaissance de ce que nous sommes, et pas simplement un sentiment. Maxime le Confesseur parle de « rayons de lumière » dans la « maison qui est le monde » en marchant dans la « vertu et la connaissance », en marchant dans « l’obéissance aux Commandements divins » – le rejet de ces voies nous met en guerre les uns avec les autres. Aucune réflexion n’explique mieux notre ordre public actuel.

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James v. Schall, s.j., qui a servi comme professeur à l’Université de Georgetown pendant trente cinq ans, est un des plus prolifique écrivain catholique en Amérique. Ses livres les plus récents sont The Mind That Is Catholic, The Modern Age, Political Philosophy and Revelation : À Catholic Reading, and Reasonable Pleasures.

Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/10/27/on-divine-knowledge/

Icône / Saint Maxime le confesseur