Le retour des dieux (païens) - France Catholique

Le retour des dieux (païens)

Le retour des dieux (païens)

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Un historien moderne peinerait à comprendre le bouillonnement des idées et des pratiques religieuses qui existaient au premier siècle à l’aube du christianisme. Pourtant le monde moderne, alors qu’il se détache progressivement du christianisme, est en train de revivre cela. Ces idées et pratiques sont inspirées aujourd’hui par l’esprit du mal exactement comme elles l’étaient alors. En Occident aujourd’hui, beaucoup de comportements pourraient ne pas être appelés religieux, mais par leur pouvoir sur les individus et leurs pratiques constantes et leur centralité dans la vie de bien des individus, c’est en réalité ce qu’elles sont.

Un culte moderne évident est l’adoration de Priape. Les « attributs » de ce dieu n’ont pas besoin d’être détaillés ici. Mais toute une industrie phramaceutique est consacrée au culte de Priape par des gens qui n’ont pas une condition médicale exigeant une médication. Vous ne pouvez y échapper. La TV est remplie de ces publicités. Le contexte est toujours « d’être prêt », commme si les rapports sexuels étaient simplement récréatifs et non également spirituels.

Puis il y a le culte d’Hécate, une déesse qui confère bénédictions et prospérité via ce qui peut être en gros – mais à juste titre – appelé sorcellerie. Avez-vous jamais vu des gens avec leur téléphone cellulaire ? Ils s’évadent des situations sociales en entrant en transe devant l’écran, satisfaits apparemment de ce qu’ils y trouvent plutôt que des relations interpersonnelles qui ont leurs racines dans les relations entre les personnes divines de la Trinité. Beaucoup de nos possessions ont un effet curieux. Elles nous possèdent.

Ou bien les Harpies. Dante les présente comme des esprits qui peuplent une forêt dans l’Enfer, où elles font souffrir les gens. Ce sont des créatures vicieuses et vindicatives et elles sont armées de serres acérées comme des rasoirs. La culture harpie d’aujourd’hui se manifeste dans la calomnie et la médisance.

Non ? Regardez les vives attaques contre l’archevêque Cordileone ou le cardinal Pell. Mais il y a beaucoup d’autres exemples. Vous voyez constamment à la TV des gens qui s’attaquent vicieusement les uns les autres verbalement et qui disent les choses les violentes. Il y a un public, c’est sûr. mais la calomnie est pourtant un péché, le péché de dire des choses qui sont fausses. Et la médisance est encore de dire des choses qui peuvent être vraies, mais qui devraient ne pas être exprimées avec désinvolture.
Et, que dire de ce que vous pouvez trouver même sur Wikipedia : «  Dans la Bible des Hébreux, le site (la Géhenne près de Jérusalem) était initialement l’endroit où les Israélites apostats ou les adeptes des différents Baal et autres dieux des Cananéens, y compris Moloch (ou Molech), sacrifiaient leurs enfants par le feu (Chr 28 :3 , 33 :6). » De façon appropriée et prophétique « Géhenne » est devenu un des noms de l’Enfer. Ces anciennes pratiques ont été retrouvées dans le moderne sacrifice d’enfants pour satisfaire les besoins des adultes.

En Amérique les avortements atteignent le nombre de 3500 par jour. Et les Etats-Unis ont aussi le plus haut taux de maltraitance d’enfants dans le monde industrialisé : des millions de cas sont rapportés chaque année. Il y en a probablement beaucoup plus qui ne sont pas rapportés. Et les abus sexuels comptent pour un cinquième des cas rapportés.

Eris est la déesse grecque de la querelle et de la discorde. Son culte est vivant et bien vivant même dans l’Eglise. J’ai reçu sur le Pape François d’innombrables questions qui ne sont pas des questions du tout. Les gens semblent adorer le genre J’ai-raison-et-le-Pape-n’a-pas-raison. Qui maintenant se souvient de « Car notre Seigneur a placé le seul Simon comme roc et détenteur des clefs de l’Eglise » (Vatican II)

Ce qui est rellement tragique, c’est que tant de gens prennent comme parole d’évangile ce qu’ils lisent dans les journaux, qui pour la plupart n’ont aucun amour pour l’Eglise, le pape, et Dieu lui-même. Sérieusement quand reçoivent-ils quelque chose de vrai à propos de l’Eglise ? Pourtant des catholiques ostensiblement fidèles attaquent immédiatement le pape au lieu de rechercher charitablement et justement CE QU’il a dit et dans quel CONTEXTE.

Si la division qui sévit au sommet semble trop éloignée de votre quotidien, que pensez-vous des professeurs catholiques récemment suspendus pour avoir dans des écoles catholiques donné un enseignement catholique ? Ce srait facile de continuer. L’Eglsie est supposée être un exemple pour le monde, mais de bien des manières c’est à Eris qu’elle rend un culte.

De tous les côtés on voit des dieux – Morphée, par exemple, avec ses nombreux dévots qui vivent de narcotiques variés. Cela peut paraître une chose de peu d’importance mais il y a en jeu quelque chose de plus profond comme dans tous nos éloignements du bien et du vrai.

Les fausse religions éloignent les gens de la religion du vrai Dieu. Quand nous faisons plus de cas de ce à ce que la Bible dit réellement plutôt que de ce que nous voulons qu’elle dise, nous lisons que « tous les dieux des nations sont des idoles, mais c’est le Seigneur qui a fait les cieux. Splendeur et majesté sont devant lui ; puiqssance et gloire sont dans son sanctuaire »(Ps 96 :5-6)

Les idoles même déforment l’apparence de la vraie religion. Elles absorbent temps, énergie et engagement moral, laissant peu de chose à la réalité. C’est comme si le refus du vrai Dieu retombe sur ses idolâtres dans la réalité.
Et il a même des conséquences plus graves : « La raison elle-même est lente et hésitante pour déterminer la cours de l’action que l’on doit suivre ; elle perd sa sensibilité à ce qui est vraiment le bien de l’homme et se compromet avec les intérêts matériels. La volonté devient pathologiquement égoïste, absorbée qu’elle est dans la recherche des propres droits de l’individu et aveugle aux droits des autres. Les sens de l’homme qui devraient collaborer avec lui et rendre plus profondément humaines les décisions de l’homme vertueux amorcent un mouvement séparatiste et partent à la recherche de la satisfaction autonome. » (Colman, O’Neill O.P.)

Nous connaissons le résultat : les gens savent non pas ce qu’ils ne savent pas. Grandes conditions pour la fabrication de dieux encore plus faux.

Renonçons aux comportements des nombreuses fausses religions dont à peine quelques catholiques s’imaginent stupidement qu’elles sont compatibles avec le catholicisme.

samedi 9 mai 2015


Illustration : « Ulysse et les sirènes [Harpies] » par JW Waterhouse, 1891 [National Gallery of Victoria]

http://www.thecatholicthing.org/2015/05/09/the-return-of-the-pagan-gods/

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Le père Bevil Bramwell, OMI, PhD est l’ancien doyen des études de licence de la Catholic Distance University. Ses livres : Laity :Beautiful, Good and True, The World of the Sacraments [« Laïcs : Le beau, le bien et le vrai », « Le Monde des Sacrements »] ; et le plus récent, Catholics read the Scuiptures : Commentary on Benedict XVI’s Verbum Domini [« Des catholiques lisent les Ecritures : Commentaire sur Verbum Domini de Benoît XVI »]