En dehors de faire les bonnes affaires des extrémistes de tout poil, Il y a quand même une bonne nouvelle dans le cataclysme de l’affaire Cahuzac , c’est le triomphe de la morale ; car les indignés d’aujourd’hui , qui réclament son retour, sont les mêmes qui, il n’y a pas si longtemps, abhorraient tout ordre moral, au nom d’un idéalisme libertaire et totalitaire qui a fait long feu à en croire leur concert de hurlements …On a même entendu la suggestion d’établir un délit de parjure, comme il existe aux Etats-Unis, pays où le mensonge et la tricherie ne pardonnent pas.
C’est tout le paradoxe de la place de la morale : elle est en effet à la fois crainte, car on y voit toujours le retour à un ordre détesté et réactionnaire, et en même temps désirée car tout le monde peut comprendre que sans elle, la barbarie s’installe. C’est en ce sens, que la réprobation unanime du mensonge d’un seul homme est plutôt une bonne nouvelle. La difficulté est en effet de mettre tout le monde d’accord sur des normes communes qui s’appliqueraient à tous et dans tous les domaines. C’est donc un bon début, mais pour transformer l’essai, il faudrait aller beaucoup plus loin : réfléchir ensemble aux valeurs sans lesquelles une société ne peut pas fonctionner de manière harmonieuse induit de renouer le dialogue mis à mal par les divisions profondes de la société française, et un matérialisme triomphant; cela suppose aussi d’admettre qu’avant d’être sociale et économique, la crise est d’autant plus profonde qu’elle est d’abord spirituelle ; pas sûr que les indignés d’aujourd’hui l’aient vraiment compris mais patience, de crise en crise, ils y viennent…
