Le Pape contre la guerre - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Le Pape contre la guerre

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À l’heure où l’on conçoit les plus grandes craintes, eu égard au risque d’extension du conflit armé en Ukraine, comment ne pas entendre l’appel poignant du pape François : « Je renouvelle mon appel sincère afin que l’on fasse tous les efforts possibles – même au niveau international – pour la reprise du dialogue, seule voie possible pour rétablir la paix et la concorde dans ce pays martyrisé. Frères et sœurs, quand j’entends les mots de “victoire” ou de “défaite” je ressens dans mon cœur une grande douleur, une grande tristesse. Ce ne sont pas des mots justes ; le seul mot juste, c’est la paix. Voilà le seul mot juste. Je pense à vous frères et sœurs Ukrainiens… Mais réfléchissez ! C’est une guerre entre chrétiens. Réfléchissez à cela, à ce scandale. Et prions tous parce que la prière c’est notre protestation devant Dieu en temps de guerre. »

La gravité du ton du Saint-Père s’explique notamment par l’accélération d’un processus de guerre, que nos propres dirigeants européens tentent de stopper. L’initiative prise par François Hollande et Angela Merkel, de se rendre, sans attendre, à Kiev et à Moscou, n’a pas d’autres motifs. La volonté des Américains d’apporter une aide militaire à une armée ukrainienne en grande difficulté face à l’avance des forces dissidentes soutenues par la Russie a précipité la contre-offensive diplomatique franco-allemande, qui ne suscite d’ailleurs pas en Europe un total consensus. La Pologne, par exemple, est sur la position américaine.

Cette semaine, les conversations vont se poursuivre dans un climat extrêmement tendu. Vladimir Poutine, qui est soutenu par l’ensemble de son opinion, n’est pas disposé à céder sans obtenir des concessions importantes. Concessions redoutées à Kiev. Je ne veux pas rentrer aujourd’hui dans le débat de fond, sur les raisons des uns et des autres. Débat qui d’ailleurs, dans les conditions actuelles, est absolument sans issue. La seule question, en ces jours critiques, est de déterminer s’il y a une possibilité d’arrêter un processus qui risque d’aboutir à une guerre sans merci. Guerre locale, à laquelle s’ajouterait un nouveau face-à-face entre l’Est et l’Ouest et notamment Moscou et Washington.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 9 février 2015.