Le jubilé sacerdotal de Benoît XVI - France Catholique

Le jubilé sacerdotal de Benoît XVI

Le jubilé sacerdotal de Benoît XVI

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Le pape François a accueilli hier, fraternellement, le pape émérite Benoît XVI, pour célébrer le soixante-cinquième anniversaire de l’ordination sacerdotale de celui-ci. La petite cérémonie s’est déroulée dans la plus grande simplicité. Ce qui n’excluait pas une touche d’émotion, aussi sensible chez l’un et l’autre des successeurs de Pierre. Comment ne pas relever la dimension historique de l’événement ? Il y a soixante-cinq ans, c’est le cardinal von Faulhaber, archevêque de Munich, qui avait ordonné prêtre le jeune Joseph Ratzinger, en même temps que son frère Georges. Faulhaber avait du affronter la période nazie. Il n’avait pas craint de dénoncer le régime pour lequel il n’avait jamais eu aucune complaisance. C’est d’ailleurs lui qui rédigea la première mouture de l’encyclique Mit Brennender Sorge par laquelle le pape Pie XI condamna solennellement l’idéologie nationale-socialiste.

C’est un point de repère précieux pour comprendre l’itinéraire personnel de Joseph Ratzinger, qui, comme son prédécesseur, Karol Wojtyla, eut à mesurer le défi que constituait le totalitarisme moderne pour l’humanité et pour le christianisme. Itinéraire aussi intégralement ecclésial : dès le départ, le jeune homme s’est voué corps et âme à sa mission sacerdotale, avec, il est vrai, le choix de la théologie. Son intelligence remarquable semblait prédisposée à l’immense labeur d’approfondissement de la foi qu’il eut à engager comme universitaire. C’est son sens du service inconditionnel qui lui permit d’accéder au désir de Paul VI. Abandonner l’enseignement pour les plus hautes fonctions hiérarchiques, l’archevêché de Munich dans le sillage de Faulhaber. Par la suite, Jean-Paul II devait l’appeler à Rome, pour devenir son collaborateur indispensable à la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Ce n’était pas un mince sacrifice que d’abandonner l’enseignement et la recherche pour assumer ces nouvelles fonctions. Mais il n’abandonnait pas pour autant la théologie, qu’il aurait à servir du point de vue du magistère, fort de sa formidable culture en sciences religieuse. Ainsi le benjamin de la théologie moderne s’est-il trouvé promu à la plus haute responsabilité ecclésiale, fort du message le plus riche, où la Tradition fécondait les requêtes de la pensée moderne, y compris dans sa dimension politique. Cet anniversaire est l’occasion d’exprimer notre reconnaissance la plus vive.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 29 juin 2016.