Le danger de l’ « ironie » - France Catholique
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Le danger de l’ « ironie »

Traduit par Charlotte

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Il est amusant de pourchasser l’hérésie, mais c’est trop facile. Si quelqu’un fait une déclaration contraire de façon flagrante aux enseignements de l’Eglise, nous pouvons sortir notre catéchisme et l’abattre. Il faudra peut-être deux ou trois coups s’il est assez agile, mais le sage adversaire de la doctrine de l’Eglise, ou si vous voulez, n’importe quel diable compétent déguisé, ne s’exposera pas sur la place publique. Il a besoin du camouflage de l’herbe et de la forêt. Maintenant, le genre de sport que je décris ne ressemble pas à la chasse aux lapins ou aux cerfs ou même aux ours qui ont généralement peur des hommes. Même les tigres mangeurs d’hommes du Bengale – mes lectures d’enfance me l’ont assuré – sont des anomalies pour leur espèce. Les serpents à sonnettes aussi essaient de vous éviter et ont des sonnettes pour vous aider à garder vos distances. Les requins ne s’attaqueront probablement pas à vous à moins qu’ils n’aient pris votre surfboard pour un marsouin. Dans une ferme à serpents un docteur m’a dit que les cobras méritent qu’on les respecte particulièrement , non seulement parce qu’il peuvent injecter un venin mortel, mais parce que, en termes humains, ils sont un peu névrosés. Ils préfèrent vous menacer plutôt que vous attaquer, mais une fois que leurs réflexes sont engagés, de nombreux cobras deviennent victimes de leurs propres anxiétés. La vérité, comme pour de nombreuses personnes, est que le danger vient de leur nervosité. Ils se font facilement peur à eux-mêmes et ne réfléchissent peut-être pas à la tactique. Naturellement, cela dépend du genre de cobra. Le mot, qui veut seulement dire « serpent » en portugais, s’applique dans l’esprit anglais à une grande variété d’entre eux, pas tous du même genre. Ici, je pense au classique naja indien avec lequel il serait difficile de discuter. Lui (ou pire encore, elle, si c’est le moment de la ponte) a un capuchon qui est exceptionnellement impressionnant quand il est déployé; et ses narines sont aussi quelque peu fascinantes. D’où la joie de charmer un serpent si, mais seulement si, l’on peut posséder à fond ce métier. Voici un secret que l’on m’a confié (un charmeur, pas son cobra). Je trouve qu’il a une signification cosmique. Un cobra peut apprendre à répondre à un nom. La personne qui connaît le nom a une chance de s’entendre avec lui. Si on lui fournit régulièrement les aliments qu’il aime, et il est difficile, une certaine confiance peut s’établir entre le serpent et le herper. Mais la confiance n’est jamais absolue. L’homme moderne, au courant de la technologie, se fie plutôt à l’ablation des crochets ou plus radicalement à l’ablation du sac de venin. Les charmeurs de serpents de la vieille école s’y connaissent mieux que ça. Car l’homme moderne au courant de la technologie apprend éventuellement que les crochets repoussent rapidement, et même que le sac peut se régénérer. Je ne peux pas recommander les cobras comme animaux de compagnie. Je ne peux pas recommander les démons non plus. L’histoire des serpents dans le jardin du Paradis est divertissante.Nous pourrions passer la matinée à discuter le sujet, un autre jour. Car maintenant le point important est théologique. Tout ce que Dieu a fait est bon. Pourtant tout peut être utilisé pour le mal – et pas nécessairement par nous seulement. (Le diable aussi travaille par l’intermédiaire de la nature.) Devant chaque « chose », l’astuce pour nous est de discerner ce pour quoi c’est bon. Un esprit calme et saint a un avantage sur un esprit vif et fou, quand on arrive à ce genre de discernement. Souvent, je voudrais comprendre cela moi-même. Je voudrais aussi que mes alliés le puissent, dans la grande guerre civile où nous sommes engagés, semble-t-il, pas tellement entre l’Eglise et l’Etat, qu’à l’intérieur de l’Eglise elle-même. Nous sommes habitués à répondre rapidement comme un cobra quand la menace apparaît. Nous mordons d’abord et réfléchissons ensuite, ce qui donne rarement les meilleurs résultats. Pourtant il est raisonnable de rester sur ses gardes quand toutes les questions de doctrine qui avaient été réglées sont remises en question dans un esprit de « renouveau » ; quand une faction progressiste a découvert un peu plus tard que les observateurs traditionnels, qu’un grand nombre des enseignements de l’Eglise est gênant. Les traditionalistes savaient déjà  cela: que de suivre les instructions de Jésus Christ ne conduit pas toujours à avancer dans ce monde, ni à la richesse ni au confort. Au contraire, cela peut mener à l’isolement et à la souffrance que le Prince de ce Monde projette en fait pour ses sujets. Les joies sont intérieures. Rien ne peut vraiment se comparer avec le plaisir d’une conscience claire – d’un esprit vraiment propre, ou pour ainsi dire, lavé par une bonne confession ; ou d’un homme qui a, objectivement autant qu’il en est capable, agi correctement. Au moins, j’ai observé que dans la poursuite capricieuse du bonheur, la mauvaise consicence engendre le chagrin Bien souvent les bénéficiaires d’un gain illicit se font sauter la cervelle ; et ceci sans même commencer à comprendre ce qui les a conduit au désespoir. Les pistes de la mode sont jonchées de cadavres. Si je tentais de faire un « discours apostolique » j’essaierais de transmettre ceci : que les restrictions démodées et souvent gênantes de l’Eglise ne sont pas sans but. Qu’en fin de compte, c’est le martyr – le témoin ­ – qui peut mourir pleinement en paix avec lui-même, et c’est étrange, même avec ses persécuteurs. Il y arrive, à tout point de vue, en obéissant à la Volonté non-négociable de Dieu. Il accepte la nature, et je veux dire non seulement la nature des serpents à sonnettes et des cobras, mais la nature plus profonde révélée à notre vue par la beauté de ce monde , précurseur du prochain. Il n’essaie pas de s’approprier ce qui appartient à Dieu. Il accepte de la même façon ses dons, et ce qui ne lui a pas été donné. Pour utiliser un exemple brut : un mariage heureux. Il est conscient d’abord de son propre échec non seulement à maintenir ses vœux, mais à prospérer dans ses vœux. Ma plus vive critique d’un discours apostolique que je viens de lire n’est pas qu’il contient une hérésie. Je pense qu’il a été soigneusement corrigé pour qu’un chasseur d’hérésie ne soit pas récompensé. C’est plutôt cette habitude de mettre constamment des guillemets autour des mots comme « régulier » et « írrégulier », comme si l’ironie post-moderne leur était applicable. Cette pratique a le fâcheux effet de laisser notre vrai Ennemi ancestral se glisser à travers les herbes et la forêt. Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/04/15/the-danger-in-irony/