La vitalité d'une Église - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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La vitalité d’une Église

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Un correspondant m’a reproché d’avoir abordé, jeudi dernier, le voyage du pape François en Afrique sous le seul angle des dangers qu’il encourait, notamment en République centrafricaine. J’admets tout à fait ce reproche, car j’ai pu donner le sentiment de méconnaître les autres aspects de cette visite pastorale au Kenya, en Ouganda et en RCA. Les images qui nous ont été transmises étaient magnifiques et nous faisaient communier à l’étonnante vitalité de ces populations, qui savent communiquer, par leurs gestes, par leurs chants, par leurs danses, la conviction profonde qui les anime. J’ai évoqué, une fois ou l’autre, ici-même, mon attachement personnel à cette terre d’Afrique où j’ai vécu et où j’ai vu se déployer le dynamisme des jeunes Églises après la période des indépendances des nouveaux États. J’avais notamment apprécié la liturgie africaine de l’après-concile, qui constituait une rare réussite dont on a trop peu parlé.

Puisque j’en suis aux souvenirs, la visite de François en Ouganda m’a rappelé celle que son prédécesseur, le bienheureux Paul VI, avait accomplie dans le même pays en 1969. Le programme qu’il avait alors tracé pour le catholicisme africain s’est révélé tout à fait prophétique. Je ne puis en reprendre tous les termes, mais je citerai ce passage : « L’Église africaine a devant elle une tâche immense et originale à réaliser : elle doit s’adresser comme “mère et éducatrice” à tous les fils de cette terre de soleil. Elle doit leur offrir une interprétation traditionnelle et moderne de la vie. Elle doit former les populations aux formes nouvelles de l’organisation civile, tout en purifiant et conservant celles si sages de la famille et de la communauté. » Il me semble que le programme a été en grande partie réalisé et que cela est manifeste dans les communautés qui viennent d’accueillir François.

Bien sûr, on ne peut oublier que ces Églises ont affronté aussi des drames, et notamment la tragédie indicible du Rwanda. Mais les foules innombrables de ces derniers jours ont montré qu’il y avait dans ce christianisme africain une prodigieuse source de jouvence spirituelle, qui est un des meilleurs atouts de ce continent en plein développement.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 novembre 2015.