La loi Taubira a un an - France Catholique
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La loi Taubira a un an

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Il y a exactement un an, était votée la loi sur « l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples du même sexe ». Le temps est donc venu de faire un premier bilan sur les effets de cette loi. J’ai lu avec un certain intérêt celui du journal Le Monde, sous la signature de Gaëlle Dupont. Le ton en est assez différent des éditos très militants du même quotidien, qui n’avait pas de mots assez définitifs pour stigmatiser les adversaires du mariage dit « pour tous ». Gaëlle Dupont signale avec une réelle objectivité, et sans qualificatif désobligeant, le phénomène de La Manif pour tous : « Ce mouvement constitué autour de catholiques a réussi à rallier des centaines de milliers de manifestants. Il a relayé une inquiétude plus vaste encore. » S’il n’a pas réussi à arrêter le processus législatif de Christiane Taubira, il s’est opposé avec efficacité aux menaces sur la filiation, paralysant les revendications en faveur de l’homoparentalité.

D’où l’amertume du camp qui s’était coalisé en faveur d’une mutation de civilisation et qui estime que ses espoirs ont été trompés, que le gouvernement n’ira probablement pas plus loin, tétanisé par un mouvement qui garde sa force de mobilisation. La leçon mérite quand même d’être étudiée et approfondie. Il y a deux ans, personne n’aurait parié sur la naissance et l’affirmation d’un tel mouvement. Ses motifs étaient d’avance ridiculisés et ringardisés par un prétendu parti du progrès. Il a su inventer un style d’intervention, de militance, dont l’inventivité et la nouveauté ont surpris les spécialistes de la communication. Sa présence est aujourd’hui incontournable et il ne laissera rien passer sans apporter sa réponse motivée. On l’a vu aussi avec l’affaire de l’ABCD de l’égalité dont l’avenir est compromis. Ceux qui se plaignent d’un débat incomplet ne devraient pas être déçus. Car il se poursuivra ce débat, sans peur et sans contrainte restrictive. Rien ne devrait être laissé dans l’incertitude et hors de la réflexion commune, y compris ce qu’on protège autoritairement du sceau de l’interdit.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 23 avril 2014.