LE LANGAGE DE LA RETRAITE - France Catholique
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LE LANGAGE DE LA RETRAITE

Traduit par Claude

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Un de mes amis prêtre, qui est en première ligne comme pasteur, a été récemment confronté à un homme qu’il ne voulait pas autoriser à être parrain à un baptême, car il n’était pas un catholique pratiquant. Cet homme argumenta qu’il était fondamentalement catholique dans son cœur, alors où était le problème ?

Le prêtre expliqua qu’il y a un très important enjeu. L’enjeu, en analyse finale, est le salut même de l’homme, et l’important exemple qu’il ne pourrait pas donner à son neveu dans l’avenir, s’il était autorisé à devenir un parrain alors qu’il refusait de changer son mode de vie. L’Eglise a de bonnes raisons logiques pour exiger que le parrain soit un catholique pratiquant. L’homme s’en allât, non pas triste comme le jeune homme riche, mais en colère. Et il épanchât sa colère sur son frère, le père de l’enfant sur le point d’être baptisé.

Le père appela mon ami et demandât ce qui se passait. Le bon prêtre expliquât patiemment la nature du baptême et les importantes responsabilités spirituelles du parrain. Cet homme était très patient et posât d’autres questions. A la fin de la conversation, il remerciât le prêtre et révélât qu’il était dans une situation conjugale non valide et qu’il voulait faire quelque chose à ce sujet, suite à leur conversation.

Le processus destiné à rétablir cet homme et sa famille dans une pleine vie au sein de l’Eglise Catholique est maintenant en cours. Ceci ne serait jamais arrivé si le prêtre avait manqué à ses propres responsabilités pour le bien des âmes et avait simplement signé le certificat de parrain pour éviter d’être blessant.

Quand j’ai appris cet événement pastoral, j’avais juste lu sur le commentaire du Primat d’Irlande suggérant, sans trop de subtilité, que le commentaire du Cardinal Burke sur le référendum irlandais était blessant – alors que Burke avait simplement déclaré que même les païens des temps passés n’avaient jamais considéré que les relations homosexuelles étaient équivalentes au mariage.

Le Primat insistait sur le fait que nous devons être très prudents à ne jamais être offensant, de quelque manière que ce soit, vis à vis de catholiques qui sont en faveur du mariage homosexuel, ou vis à vis des homosexuels eux-mêmes qui insistent sur le droit de se marier. Mais ce qui a particulièrement attiré mon attention est le fait qu’il ne voyait aucun problème à baptiser le bébé d’un couple homosexuel :  » il n’y a aucune difficulté ….ce à quoi nous sommes intéressés c’est que les enfants puissent être élevés comme membres de l’Eglise, et bien entendu ils le sont.  »

Aucune difficulté ? Et  » bien sûr ils peuvent  » être élevé comme membres de l’Eglise ? Qu’est-ce que cette bizarre interprétation du Droit Canon peut signifier au catholique moyen? Est-ce que cela ne suggère pas que maintenant l’Eglise ne voit pas de différence majeure entre la situation d’une union invalide mais naturelle, disons de Catholiques divorcés, et l’union invalide et totalement contre nature d’un couple de même sexe, lorsqu’il s’agit d’élever un enfant, sans parler de l’éducation d’un enfant en tant que catholique.

En vérité, la manière dont le primat irlandais exprime cela, rend évident que c’est déjà une habitude générale de l’église d’Irlande. Ceci peut nous donner un indice pour comprendre la direction qu’à pris le référendum et c’est aussi une des raisons pour laquelle l’Eglise a perdu sa crédibilité en Irlande.

L’idée qu’un couple homosexuel, civilement marié ou non, puisse se conformer au critère du Droit Canon 868.2, « il y a un espoir bien fondé pour que l’enfant soit élevé dans la religion catholique » ou autrement « le baptême, en accord avec les stipulations de cette loi spécifique, doit être ajournée », est pour dire le moins bizarre. Comment cela s’accorde-t-il avec les moins importantes responsabilités d’un parrain, qui est n’ai autorisé à l’être que s’il « mêne une vie de Foi qui convient au rôle qu’il doit avoir » (874.3).

Quelle perception de la réalité chacun devrait avoir pour espérer qu’il y a un espoir « bien fondé » que l’enfant soit élevé de façon catholique par un couple dont l’état de vie et l’attitude publique rejètent totalement l’enseignement de l’Eglise sur le mariage, la chasteté et la famille? C’est quasiment une définition parfaite du scandale lorsqu’un curé n’a aucun problème à ignorer l’interprétation rationnelle de ces canons et ne voit aucune raison de différer un tel baptême? Qu’est-ce cela signifie d’être élevé dans la religion catholique ou même d’être encore catholique dans un tel environnement laxiste de l’Eglise? Pourquoi se donner la peine?

Nous avons vécu depuis longtemps dans l’environnement d’une Eglise qui souvent semble n’avoir aucune discipline sérieuse en ce qui concerne les sacrements et leur réception. Le principe dominant est de ne jamais offenser quiconque: ne jamais utiliser un langage qui pourrait être interprété comme étant offensant; aucun refus des sacrements même aux catholiques de nom qui ne pratiquent jamais; et aucun respect pour le Droit Canon et ses applications de bon sens, c’est à dire aucune différence entre une espérance bien fondée et de joyeuses pensées irréalistes.

Là où il n’y a aucune véritable discipline à propos des institutions les plus sacrées de l’Eglise, il ne faut pas s’étonner que les gens ne prennent pas l’Eglise suffisamment au sérieux pour se donner la peine de pratiquer sa religion.

Finalement qu’elle est la finalité de cette obsession contemporaine de ne jamais être offensant ? Qui détermine ce qui est, exactement, offensant? Ceci est une question assez critique. Et la réponse est : ce sont, la plus part du temps, les mêmes personnes qui estiment que la doctrine morale de l’Eglise est choquante, point final, quel que soit le langage utilisé.

De temps en temps, nous devons dire la vérité durement, bien que charitablement, juste pour être entendu, ainsi que Flannery O’Conner l’a mis en évidence. Jésus Lui-même n’a pas hésité à comparer les Pharisiens à des tombeaux blanchis, ou à les avertir qu’ils  » mourrons dans leurs péchés  » s’ils refusaient de croire en lui.

Un prêtre britannique une fois railla le fait que çertains pensent que le problème avec Jésus était qu’il n’avait jamais reçu une bonne éducation dans une des meilleures écoles (britanniques ) privées. Selon l’actuelle étiquette pervertie, Jésus pourrait-il aujourd’hui obtenir un Siège en Irlande ou dans la plupart des Églises occidentales ?


http://www.thecatholicthing.org/2015/06/11/the-language-of-retreat/


A propos du Père Mark A. Pilon.

Le Père A. Pilon, un prêtre du diocèse de Arlington, Virginie, a obtenu un Doctorat de Théologie Sacrée à l’université Santana Croce, à Rome. Il est un ancien président de Théologie Systématique au séminaire de Mount St Mary, il collaborât comme écrivain à la Triumph Magazine et il est retraité et conférencier à la Notre Dame Graduate school de la faculté de Christendom. Il écrit régulièrement sur littemoretracts.wordpress.com.