L’Utopie, pas la Dystopie ! - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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L’Utopie, pas la Dystopie !

Traduit par Yves Avril

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Bien chers démons de la Terre,

Fatigué comme Nous le sommes de cette obsession de la planète à l’égard des Etats Unis d’Amérique – bien qu’assurément cela détourne l’attention des choses éternelles – Nous sommes heureux que vos efforts pour corrompre aient accéléré la longue glissade des Etats-Unis vers notre sombre Royaume.

Mais n’oublions jamais que la damnation, bien qu’elle soit toujours le lot de la plupart des humains, n’est pas la destinée de tout individu homme ou femme. Non, Nous vous en supplions –Nous vous mettons vraiment en garde –, ne considérez pas comme acquis le nombre toujours croissant de vivants déchus. Aucun homme, aucune femme n’est pour toujours nôtre tant qu’il ou elle n’est pas finalement convaincu(e) que ses péchés à lui ou à elle sont des vertus. Avec tant de victoires on peut croire que la guerre est déjà gagnée. Il n’en est rien.

Ayant cela dans l’esprit, Nous ordonnons à chacun de Nos démons de faire tout son possible pour capturer chaque âme américaine une à une. Dans la plupart des cas, ce ne sera pas difficile. Nous avons vu un siècle où c’est par l’intermédiaire du totalitarisme aussi bien que de la liberté que Notre volonté a été accomplie. Appréciez le paradoxe !

Comme Nous l’avons dit depuis le commencement, oppression et peur sont d’excellents outils à court terme, qui réduisent les gens effectivement à l’état d’enfants terrifiés qui voulent commettre n’importe quel péché pour survivre. Mais au bout du compte, la victoire sera remportée non en amenant les gens à la sauvagerie pour échapper à un mal terrible, mais en les attirant à des plaisirs auxquels ils ne voient plus de raison de résister. Ce qu’il nous faut, c’est l’Utopie, pas la Dystopie.

Nous encourageons fermement tous ceux dont la mission est au Moyen Orient à continuer à fomenter des haines contre ce que les gens de là-bas appellent le Grand Satan. Je sais que ce n’est pas moi qu’ils désignent ainsi, et je ne me sens pas offensé. Il y eut un temps où une telle hostilité à l’égard de l’Amérique a renforcé la détermination des Américains contre un ennemi. Grâce à vos efforts, les citoyens des Etats-Unis usent maintenant de faux-fuyants ; ils recherchent « l’âme » ; ils s’excusent. Nous n’avons point besoin de vous rappeler combien l’avilissement est préférable pour Nous.

Adam et Eve n’avaient qu’eux-mêmes et aucun point de comparaison. Le Père du Bien, que son nom soit oublié ! leur donna une pureté toute fraîche, qui, comme la fameuse pomme, pourrit dans leur bouche, parce qu’ils ne pouvaient être satisfaits, même avec un paradis terrestre. Nous pourrions avoir balayé cette pitoyable espèce de la surface de la planète, mais ensuite ces misérables singes ont été mis sur le chemin du salut par Abraham et Moïse et Elie et les autres, directement jusqu’à l’arrivée du Fils. Mais ils ne veulent pas être sauvés. Et cela Nous amène au sujet de cette lettre.

Depuis que Dieu est sorti du tombeau, l’Eglise catholique a gardé l’étroit sentier qui permet de s’en sortir. Encore une fois, Nous apprécions les tentations que vous avez fournies et qu’elles aient fait chuter tant de prêtres, et Nous admirons encore plus la façon dont l’attrait de la démocratie – tous les hommes sont créés égaux ! – a fait que les chefs de cette Eglise désirent l’approbation du peuple et du pouvoir : la popularité comme ils disent. Mais l’Eglise est impopulaire. Ses effectifs se rétrécissent et, ce qu’il y a de mieux, presque tous ceux qui se disent « catholiques » ne le sont guère.

Comme Nous l’avons souvent noté : qu’on se rappelle la chevalerie. Alors que ce fut autrefois un jour affaire de vertu et de sang, il s’agit maintenant simplement de quelques pauvres malheureux en costume médiéval qui, dans les parcs d’attractions tirent des épées émoussées. Voilà notre modèle.

Mais la bataille contre l’Eglise est différente. Le Fils a dit que Nous ne prévaudrons pas contre elle. Nous cherchons à remporter la victoire sur l’Eglise. Nous cherchons sa destruction. Mais elle ne sera pas détruite. Connaissez votre ennemi. Connaissez Notre but.

Pensez à cette Eglise comme à une Arche nouvelle. L’Enfer l’en empêcherait si Nous le pouvions, mais elle continuera à dériver à la fin jusqu’au paradis éternel. Votre tâche est de s’assurer qu’il y ait peu de gens à bord. Cela Nous fait enrager de penser qu’elle ne trouvera pas de port vide, comme un vaisseau fantôme, mais que quelques-uns seront « sauvés ». Il y en a qui le sont déjà. Mais ne soyez pas troublés.

Utilisez contre lui votre dynamisme. Elle, tirez la dans la direction qu’elle a déjà prise. A tous, dites-leur: la fornication est toujours bonne ; la grossesse est souvent mauvaise. Rassurez-les : il vaut mieux laisser les autres faire les choses importantes pour eux. Dites : la luxure est naturelle ; l’orgueil est un droit ; l’avarice est un sentiment commun ; la colère est toujours justifiée ; et l’envie est simplement la poursuite de la justice et de l’égalité.

Nous ne sommes pas sûr qu’il y ait besoin de beaucoup d’autre chose pour encourager chez les Américains la paresse et la gourmandise.

Mais surtout, travaillez à affaiblir la détermination des chefs de l’Eglise à enseigner et la volonté des « fidèles » à s’instruire. Chuchotez aux oreilles de tous que l’homme est une chose auto-créée ; qu’une femme doit suivre ses propres « instincts ».

Il y en a quelques-uns parmi vous qui pensent que l’idéal, c’est quand une mère dit : « Aujourd’hui je vais tuer mon enfant », et ensuite s’en va toute joyeuse trouver le Planning Familial. Non, ce n’est pas cela. Continuez à travailler avec les euphémismes qu’on vous donne : « choix », « produits de la conception » etc. Ne permettez à aucune de ces femmes d’être encouragée à dire « bébé ». Que le mal l’en empêche !

Nous ne devons pas décourager la provocation d’attaques venant de l’extérieur contre l’Amérique mais n’oubliez jamais qu’il Nous viendra plus d’âmes par la reddition que par la résistance. Cet horrible Lewis a écrit : « A propos des démons il y a deux erreurs égales et opposées dans lesquelles l’humanité peut tomber. L’une est de ne pas croire en leur existence. L’autre d’y croire et d’éprouver pour eux un intérêt excessif et malsain. »

Non, non et non. Ni croyance ni incroyance. Nous voulons des pécheurs, pas des acolytes. gardez les yeux sur l’essentiel, chers démons, et vous ne pouvez échouer.

Lundi 1er juin 2015

Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/06/01/utopia-not-dystopia/

Image : « No Place Like Utopia, » par Chris Bracey, 2013 [Cri Galerie]


Brad Miner est rédacteur en chef de The Catholic Thing, attaché au Faith & Reason Institute, et membre du bureau de l’Aide à l’Eglise en Détresse USA. Il a été conseiller littéraire de la National Review. Son livre, The Complete Gentleman [« Le parfait gentleman »] est disponible en audio et en iPhone app.