L’Ecosse et nous - France Catholique
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L’Ecosse et nous

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Le 18 septembre, les Ecossais vont voter pour ou contre l’indépendance de leurs pays. Si le « oui » l’emporte, l’Ecosse quittera le Royaume-Uni auquel elle appartient depuis l’entrée en vigueur de l’Acte d’Union en 1707.

Pourquoi le nier ? Vu de France, le référendum écossais paraît quelque peu incongru. Pour un peu, on y verrait une simple histoire de kilt et de cornemuse. Nous oublions un peu vite que l’Ecosse a toujours été une nation. Le souvenir de l’ »Auld Alliance » signée en 1296 entre la France et l’Ecosse (contre l’Angleterre), est devenu bien flou.

Pourtant, les enjeux de ce référendum sont tout sauf farfelus. Ce sont d’abord des enjeux économiques. L’Ecosse ne se résume pas aux élevages de mouton des Highlands et aux distilleries de whisky. Avec le revenu du gaz et du pétrole , son produit intérieur brut par habitants pourrait dépasser celui de la France. On comprend l’opposition résolue du Premier ministre britannique David Cameron, lequel reconnaît pourtant que l’Ecosse pourrait devenir un « petit pays indépendant et riche ».

A l’enjeu économique s’ajoute l’enjeu politique. L’Ecosse apparaît nettement plus à gauche que son voisin anglais perçu comme ultra-conservateur. Les partisans de l’indépendance ne veulent plus du Parlement de Westminster.
Mais l’indépendance de l’Ecosse fait peur, et pas seulement aux Anglais. Elle fait peur d’abord à certains Ecossais pour qui elle constitue un saut dans l’inconnu. Elle fait peur aussi à certains pays européens, à commencer par l’Espagne, qui ne peut y voir qu’un encouragement au séparatisme catalan, déjà bien menaçant. Elle fait peur enfin aux responsables européens qui voient d’un mauvais œil la résurgence d’une revendication un peu trop identitaire.

Il n’est pas certain, loin de là, que les Ecossais voteront pour l’indépendance le 18 septembre. Les sondages donnent encore une sérieuse avance au « non », même si l’écart tend à se resserrer. Pour autant, le poids du « oui » est tout sauf négligeable. D’une certaine façon, les indépendantistes écossais ont remporté une première et large victoire, même si cette victoire ne se concrétise pas dans les urnes. Ils ont prouvé que l’identité d’un peuple ou d’un territoire n’est pas une simple question de folklore.

Ce qui se passe en Ecosse doit nous faire réfléchir à l’heure où se prépare en France une réforme territoriale qui veut mettre entre parenthèses les identités historiques.