Islam : réforme et autres options - France Catholique
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Islam : réforme et autres options

Traduit par Bruno

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Islam : réforme et autres options
Matthew Hanley Samedi 14 mai 2016
Je sais que les commérages sont officiellement verboten, mais je ne fais que transmettre une nouvelle dont les gens parlent. Avez-vous entendu parler de ce type de l’Arkansas – Billy Bob Quelque chose – qui a épousé la femme de son fils adoptif, après lui avoir plutôt sévèrement imposé de divorcer?
Sans plaisanterie. Cela s’est réellement passé – si ce n’est que ce n’était pas l’autre jour dans l’Arkansas, mais il y a environ 1400 ans en Arabie Saoudite. C’est donc de l’histoire, pas du commérage. Mohammed voulait que cette femme mariée fût la sienne, et a donc rétroactivement considéré son adoption initiale par son mari comme illégitime, ouvrant ainsi la voie à un arrangement matrimonial « licite ». Voilà pourquoi l’adoption légale désormais devenu haram (hors limites) selon la loi de la charia.

Puisse le fait que ce n’était pas la norme de comportement au moment – même dans ce « sombre » 7e siècle, même en Arabie païenne – suggérer la possibilité que l’islam a inauguré des principes régressifs, solidement installés pour résister à la modification ?

Ceci est l’un des nombreux incidents inquiétants – parmi les déprédations, le dévergondage, et la violence attribués au prophète de l’Islam avec lesquels de nombreux musulmans eux-mêmes ne sont pas familiarisés – qui pourrait nous aider à définir la perspective d’une «réforme» au sein de l’islam.

Prenons, par exemple, la femme politique néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, née en Somalie, (et maintenant citoyenne américaine) et décriée autant par les multi-culturalistes que par les mollahs pour avoir quitté l’islam. Elle a suggéré cinq aspects particuliers de l’islam qui ont besoin d’être modifiés. D’abord, elle insiste sur le fait que l’islam abandonne sa révérence simpliste envers Mahomet et le Coran; les autres sujets dont elle dit qu’il est nécessaire de les remanier, y compris le djihad et la charia, découlent de ce premier point.

Là réside le cœur difficile à traiter de la question. Quelle que soit votre approche, il n’y a pas moyen de contourner le fait que des actes répréhensibles (y compris ceux qui font les manchettes aujourd’hui) ont été perpétuellement sanctionnés parce qu’ils ont été commis et défendu par la personne réputée être le parangon de tout comportement humain. Si les actes de Mahomet simplement ne peuvent pas être examinés car ils sont irréprochables, alors l’émulation et des désordres importants persisteront.

La réforme n’en est pas une du tout si elle échappe à cette considération centrale – l’once d’eau qui ne diluerait pas tout simplement la foi, mais la dissoudrait. En fin de compte, il n’y a qu’un consentement, ou ce que Ali a choisi elle-même : le désaveu.

Le philosophe politique français Pierre Manent, reconnaissant que la «réforme» n’était pas vraiment une option viable, a travaillé consciencieusement à bâtir une proposition pour faire face à la présence islamique maintenant importante en France. Son espoir réside dans un respect mutuel, ce qui devrait nécessairement être fondé sur un retour à une identité française authentique; la France postmoderne n’est pas en mesure de relever un défi radical, s’étant coupée de ses racines nourricières.

Manent propose une forme de «contrat social» dans lequel les musulmans seraient libres de vivre selon leurs coutumes et pratiques particulières comme des citoyens français, à deux exceptions près : que seule la monogamie soit reconnue, et que la burqa soit interdite. En échange de quoi, ils devraient accepter l’ensemble des libertés garanties par la tradition française, et abandonner les allégeances externes.

Le diagnostic complet de Manent ne pouvait pas être plus précieux, et le sérieux de ses propositions – sans doute les meilleures actuellement disponibles – ne doit pas être rejeté. Il reste cependant que, pour que cela fonctionne, les deux parties devraient reconnaître la nécessité d’un accord à double sens, c’est-à-dire, d’un respect sincèrement mutuel de l’autre. Mais cela semble exiger une réforme sérieuse de la praxis au sein de l’Islam. Peu prometteur, pour dire le moins.

Les parieurs calculent leurs chances. La cote semble être sur du côté des conséquences directes de ce que le savant Raymond Ibrahim appelle la «règle des nombres ». Là où et quand la proportion de musulmans augmente, la violence contre les infidèles devient plus fréquente et manifeste. (la France est actuellement à 7,5 pour cent). Aucune proposition ou arrangement n’a semblé en mesure de changer ce fait.

La proposition de Manent sera probablement ignorée pour la même raison que la «règle des nombres » l’a été, avec de graves conséquences, par les politiciens et les clercs. Mais ce n’est pas un acte de miséricorde – ni de justice – que de rejeter les conséquences de cette observation théologiquement fondée.

Les évêques du Moyen-Orient ont pourvu la miséricorde en abondance – en respectant la vérité dont la miséricorde est inséparable. La vérité sous forme d’avertissements simples à leurs frères évêques que l’Occident, lui aussi, peut être victimes d’ennemis qu’il a accueillis dans leur maison.

Un scénario pas particulièrement difficile à accréditer.

Pourtant, ces admonestations miséricordieuses semblent insuffisantes pour dépasser ce que certains ecclésiastiques et les politiciens occidentaux préfèrent considérer comme leur propre magnanimité. Pour eux, il semble malvenu de charger le pape François de ramener quelques familles musulmanes syriennes à Lesbos à Rome. Je ne le fais pas moi-même, même s’il y a beaucoup de complaisance à l’égard du contexte plus large de la sauvagerie islamique en cours, à la fois proche et lointaine.

Saint François, dont l’amour des pauvres inspire le pape François, a également voulu débattre directement avec le monde musulman sur les questions théologiques divergentes de vérité et de bonté. Tant et si bien qu’il a enduré un voyage difficile en Egypte. Il a finalement échoué, mais cela ne signifie pas que son intention était erronée et ne devrait pas être imitée.

La tentative de sensibilisation inattaquable, raisonnable et charitable de Benoît XVI dans la même veine (à Ratisbonne) a été repoussée par les forces anti-Logos dans les mondes islamiques et occidentaux. Mais cela ne supprime pas la nécessité d’une telle audace.

Aujourd’hui, nous ne pouvons plus être embêtés de prendre la religion au sérieux, ni d’attendre l’audace nécessaire qui semble aussi bien «irréaliste». L’un de nos candidats présidentiels a effectivement demandé béatement : qui a peint le tilma de Notre-Dame de Guadeloupe ? C’est le même manque de curiosité que beaucoup d’entre nous affichent sur les origines et les croyances de l’Islam.

En effet, l’audace – rien moins que l’exposé de la vérité religieuse dans la charité – semble être la nécessité la plus urgente aujourd’hui. Mais possédons nous une telle audace ?

Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/05/14/islam-reform-other-options/

Photo : Pierre Manent.