La grande tournée orientale entreprise par le président de la République vise, on s’en doute, le mois de mai 2017 : même si la tournure de son actuel marathon ressemble à une sorte de virée commerciale… qui éloigne l’idée d’un hollandisme uniquement « orienté » par la préoccupation majeure des Français, du moins le croit-il, de « sa » potentielle réélection : fort présente dans l’esprit des proches de notre voyageur de commerce.
Il suffit d’écouter les commentaires admiratifs des divers journaux diffusés sur les ondes pour être édifié : le mérite des ventes en « rafale » de l’avion du même nom ne revient pas d’abord au fabricant, pas plus aux nombreux serviteurs de sa Maison dévoués à cette cause, non, il revient par dessus tous au Président Hollande, sous-entendu au champion toute catégorie des serviteurs de la corporation des représentants d’affaires. Yves Le Drian, Fabius et Vals en recevront la part qu’il voudra bien leur laisser. Le « Moi d’abord » est un thème très présidentiel… quel que soit le régime.
Pourtant, François Hollande ne fait que ramasser les lauriers, à la pelle certes, en rafale si l’on préfère ! Nul besoin d’évoquer les innombrables visites des obscurs et des fondés de pouvoir, des heures qu’ils passèrent à étudier tous les aspects et détails des contrats à venir : le « boss » arrive et signe, c’est normal ! Qui, dès lors, oserait faire valoir son implication et ses réussites ? Les mercenaires se taisent, les honneurs vont à qui sait les rafler.
Je ne dis pas qu’il peut être utile d’ajouter la palme des contrats, et qu’il n’est pas désolant de voir le Président de la République ajouter à ses fonctions celle du délégué aux signatures, mais enfin j’aurais hautement apprécié de constater que cette longue visite faite chez les différents royaumes des Mille et une Nuits se traduise par de sérieuses avancées politiques.
Explorons la valise vide : pas un mot sur les Droits des Hommes dans la bouche de celui qui n’a cessé de donner aux femmes de France des droits qui n’existent pas. De même, pas un mot sur l’attention, dixit le Quai d’Orsay, que porte la France aux chrétiens du Proche comme du Moyen Orient, elle qui en est la « protectrice tutélaire » depuis des siècles. Pas un mot non plus pour évoquer le bien que nous ferait la part que pourrait assumer les pays du monde musulman croulant sous le poids terrible des milliards de dollars en accueillant une proportion notable des flux migratoires issus du même monde, quoique des côtés famélique et guerrier : ils vont grossissant, tels des fleuves en cru, en direction unique de l’Europe et donc aussi de la France. Pas un mot sur l’arrivée chez nous d‘imams wahhabites, venant notamment de l’Arabie Saoudite, avec dans leurs bagages un peu de menue monnaie, suffisante toutefois pour financer des mosquées actuellement superfétatoires et dont le gouvernement proclame presque tous les jours que ces pratiques doivent cesser… L’exploit de ce marathon d’avionneur est que notre délégué ait réussi à garder le silence sur tous ces sujets…
Règle d’or : ne parlons jamais à l’étranger de ceux qui fâchent et concentrons-nous sur les grands thèmes de l’heure dont les financiers ont le contrôle.
Et c’est ainsi qu’un Président de la République a marqué son règne par des lois attentatoires aux bonnes mœurs afin de complaire aux Messieurs et Dames du couloir LGBT ; aux militantes exemplaires du Planningue dit familial, si vigoureusement acharnées à supprimer par millions les encore minuscules êtres humains en costume d’embryons et les déjà enfançons qui tous n’auraient demandé qu’à vivre et grandir pour devenir plus tard des hommes et des femmes ; en refusant, avec une bonne foi qui a fait mon admiration, de s’intéresser aux lois que défendaient par millions les Français de la Manif pour tous ; en étendant le contrôle sur des tous petits porteurs, hélas, d’un gène de trop, le 21 !, afin qu’ils passent aussitôt sous le couperet de la mort à 96% ! Voilà qu’il vient en Orient de muter en voyageur de commerce… Le mythe de celui qui gagne les gros sous dont a besoin notre pays et qui convaincra le peuple de France de le réélire dans exactement deux ans.
Alexandre Vialatte nous manque ; mais il est possible de reprendre sa finale favorite et prophétique, dont on peut penser qu’elle sert, en ces pays là, de sésame à notre Corrézien de marque : « Et c’est ainsi qu’Allah est grand ».
