Genre : choisissons d'en rire - France Catholique
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Genre : choisissons d’en rire

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Entre nous : études de genre, théorie du genre, c’est peu de dire que je suis au bord de la saturation. J’en ai plus qu’assez et j’ai envie de passer très vite à autre chose. Mais l’actualité est tenace, elle nous poursuit impitoyablement. Lecteur des pages Opinions de nos quotidiens, me voilà aux prises avec des sommations de graves universitaires qui expliquent que Liberté, Égalité, Genre et tout le tintouin sont en danger. Ils pétitionnent à qui mieux mieux. Au Monde, dans ce cher Libération pour lequel je m’inquiétais hier. Dans Libé, en effet, on nous annonce 12000 signatures à l’initiative du collectif genre, recherche et éducation. Pas moins de quatre ministres sont sommés de promouvoir « l’usage assumé par vos services du terme genre, de réels moyens pour une meilleure formation des enseignants et des personnels en charge de l’éducation sur les questions de l’égalité, du genre (!) et des sexualités, l’intégration de cours de sensibilisation durant la première année de tous les cursus universitaires ». J’abrège. Faut-il en rire ou en pleurer ?

Ce qui est incroyablement drôle dans cette affaire, c’est que ces bonnes gens, bouffis d’assurance universitaire et scientifique, sont souvent les mêmes qui vous assurent tous les jours que « la théorie du genre n’existe pas ». Étonnez-vous après cela que la ministre du droit des femmes se fasse traiter de « Khmer rose » ? Certes, ce n’est pas gentil du tout, mais Mme Vallaud-Belkacem s’est assez distinguée sur ce terrain pour se faire durement épingler. Cette inflation sur le genre me rappelle comment, dans ma belle jeunesse, on multipliait les gloses, sur « la science prolétarienne » fondée sur les rapports de classe qui seuls donnaient la juste analyse de l’histoire en marche. Le genre a remplacé le concept de classe, mais c’est toujours l’égalité qui nous est proposée en ligne de mire. C’est toujours aussi péremptoire. Hier on assurait la justification des conquêtes du communisme. Aujourd’hui c’est le refrain des bobos branchés. La comédie après la tragédie. Choisissons d’en rire.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 18 février 2014.