Faiblesses et force des États-Unis - France Catholique
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Faiblesses et force des États-Unis

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La situation actuelle du monde suscite plus que des craintes. La France n’échappe pas à une remise en question, qui affecte la plupart des peuples. Même les États-Unis sont touchés par un ébranlement intérieur, qui se manifeste singulièrement dans la campagne électorale actuelle. Je ne suis pas spécialiste de politique américaine, mais il suffit de suivre au jour le jour les joutes entre les principaux candidats, pour se rendre compte qu’il y a quelque chose d’inédit dans un débat très différent de celui qui a accompagné l’élection et la réélection de Barrack Obama. Que l’on se souvienne de l’avènement étonnant du premier président noir des États-Unis d’Amérique ! L’euphorie qui régnait alors semble aujourd’hui vraiment lointaine. Même si Mme Clinton parvient à succéder à celui qui l’avait précédemment éliminée de la course, elle ne sera pas accompagnée par cette aura peu commune.

À l’époque, je me souviens avoir craint que l’espoir démesuré mis en un homme, sans doute de qualité, ne soit vite démenti et n’handicape le titulaire de la Maison-Blanche. Mais les réalités se sont chargées de recadrer l’opinion. Barrack Obama avait à répondre aux sollicitations pratiques du pouvoir et on oublia le climat messianique qui avait accompagné son avènement. Mme Clinton, à supposer qu’elle soit élue, ne disposera pas des mêmes circonstances favorables. On peut même penser que son propre parti ne sortira pas indemne d’une campagne où elle aura été dénoncée, par son concurrent, comme représentant l’Amérique fortunée. De même, son adversaire républicain, en dépit ou à cause de ses outrances, aura mis en valeur le profond malaise d’une partie du pays qui ne se reconnaît plus dans sa classe dirigeante.

Mais l’Amérique a une supériorité sur l’Europe, bien soulignée dans le magistral essai que Marcel Gauchet vient de publier sur ce qu’il appelle le malheur français (Stock). C’est, en dépit de tout, l’attachement du peuple américain, au-delà de toutes ses différences et divisions, au destin des États-Unis qui suscite toujours un patriotisme supérieur aux revers et au discrédit de cette classe dirigeante.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 avril 2016.