Effondrement à Malte - France Catholique

Effondrement à Malte

Traduit par Claude

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Une des affirmations les plus troublantes et discutables d’Amoris Laetitia se trouve au paragraphe 301: : « L’Eglise possède un corps solide de réflexions concernant les facteurs et les situations mitigés. Il en découle qu’il ne peut pas simplement être dit que tous ceux qui se trouvent dans une situation « irrégulière » vivent dans un état de péché mortel et sont privés de la grâce sanctifiante ».

Mais comment peut-on être sûr de la vérité de cette assertion contre-intuitive lorsqu’elle se réfère au cas particulier d’une union adultère ? N’y a-t-il pas une plus grande probabilité qu’un catholique qui s’est séparé de son épouse et a contracté un second « mariage » au cours d’une cérémonie civile ou non-catholique, et, ensuite, a commis des actes d’adultère avec quelqu’un qui n’est pas sa véritable épouse, soit conscient que sa conduite était condamnée par le Seigneur lui-même: « Tout homme qui répudie sa femme et en épouse une autre commet un adultère » (Luc 16/18).

Et ne serait-il pas coupable d’offenser Dieu par sa conduite de péché librement choisie?

Est-il possible qu’il n’ait jamais entendu cet enseignement? N’a-t’il pas suivi la préparation au mariage avant d’épouser sa femme lors d’une cérémonie catholique au cours de laquelle il a promis fidélité jusqu’à sa mort dans les liens indissolubles du mariage? N’est il pas vrai qu’il n’a pas pu avoir une célébration catholique pour son second « mariage » parce que l’Eglise ne considère pas qu’une seconde union, alors que son épouse est encore en vie, est un mariage, mais plutôt une union adultère?

La discipline de l’Eglise de refuser la Sainte Communion à ceux vivant dans un état de péché public n’est pas uniquement basée sur son devoir d’éviter un scandale public. Elle est aussi basée sur l’hypothèse raisonnable que celui qui commet librement une violation objectivement grave de la Loi de Dieu, dans un domaine dans lequel il est suffisamment familier (dans ce cas, la reconnaissance par un Catholique qu’il a été marié dans une célébration religieuse qui ne l’a jamais autorisé à commettre l’adultère), est ,en fait, coupable de violations intentionnelles de cette loi, et a donc commis un péché mortel.

Est ce qu’un catholique marié qui, suite à un divorce civil de son épouse, se « remarie » et a des relations sexuelles suivies avec un femme qui n’est pas son épouse, peut sans risque, estimer que, pour quelque raison que ce soit, il n’est pas coupable de péché mortel, et ainsi est libre de s’approcher de l’Autel pour recevoir la Sainte Communion?

Bien sûr que non! L’Eglise n’est pas dans le commerce de la distribution de « levées d’écrou gratuites » aux personnes qui ont violé la loi de Dieu et ensuite cherchent des raisons pourquoi cette loi ne s’applique pas à leur cas particulier. Faire ainsi, c’est traiter la loi de Dieu sur le mariage, ou dans tout autre domaine, comme étant une simple suggestion. sujette à une ratification personnelle avant de devenir obligatoire ?

Les évêques de Malte ont malheureusement adopté la mentalité de la « levée d’écrou gratuite » . Ils ont récemment instruit leurs fidèles comme suit : Si, après un processus de discernement, entrepris avec humilité, discrétion et amour pour l’Eglise et son Enseignement, dans une sincère recherche de la volonté de Dieu, et un désir d’y apporter une réponse encore plus parfaite (réf. 300), une personne séparée ou divorcée qui vit dans une nouvelle relation maritale, avec une conscience bien informée et bien éclairée, lui permettant de reconnaître et croire qu’il, ou elle, est en paix avec Dieu, ne peut être empêché de participer aux sacrements de Réconciliation et de l’Eucharistie (voir AL, notes 336 et 351).

Leurs évêques disent ainsi aux catholiques maltais qui vivent en situation d’adultère dans un second mariage qu’ils peuvent s’engager dans un comportement gravement coupable et publiquement connu, et qu’on ne peut leur refuser la sainte Communion à partir du moment où ils reconnaissent et croient être parfaitement « en paix avec Dieu ».

Qu’est-ce que Notre Seigneur a dit, qui peut donner aux évêques l’impression qu’être en paix avec Dieu inclut des actes explicitement et strictement interdits par Dieu ? Est-ce que Notre Seigneur a dit à la femme adultère : « Va et ne pèche plus, à moins que tu sois convaincue que tu es exemptée d’obéir au 6ème commandement, et que la conduite adultère dans ton cas est agréable, et non pas désagréable, à Dieu et sera donc adoptée comme étant bonne pour toi par le reste de la communauté chrétienne, y compris par toute épouse blessée par cette conduite »? Non Il a simplement dit : « Va et ne pèche plus ».(Jean 8;11)

Comment, à partir de ce point, les prêtres de Malte qui confessent, peuvent-ils répondre à des catholiques divorcés et remariés qui demandent l’absolution sans avoir le moindre désir de s’amender? Vont-ils coopérer à ce qui est tout à fait un acte de non-repentance de conduite adultère, comme c’est le cas d’un homme qui dit en confession qu’il prévoit continuer à commettre des actes qu’on lui a enseigné comme étant des péchés mortels mais que maintenant, grâce à ce nouveau document, il pense être en paix avec Dieu ?

Est-ce que les prêtres doivent maintenant accepter sans question la revendication d’être « en paix avec Dieu » de catholiques divorcés et remariés qui s’avancent pour communier dans leur paroisse ? N’y a t-il aucun dommage ni scandale lorsqu’une conduite réprouvée par Dieu est traitée par l’Eglise avec indifférence, dès qu’une personne agissant de cette façon, contre la parole précise de Notre Seigneur, a décidé qu’il est en accord avec Dieu?Ou que, grâce à son évêque, il soit maintenant certain que Dieu n’est pas soucieux de son comportement, qu’il juge être bon pour lui-même dans ses circonstances concrètes ?

Est-ce que le pape François devrait répondre à la Dubia du Cardinal Burke ? Le document des évêques maltais est une évidence indéniable que, en l’absence de la réaffirmation par le Pape de la règle et de l’enseignement constants de l’Eglise sur le mariage, le divorce et l’adultère, ainsi que la réception des sacrements, l’intégrité de l’enseignement et de la mission de l’Eglise sera minée par ses propres pasteurs désorientés.

A moins que le Pape réagisse, nous serons témoins d’une fragmentation globale de ce qui a été dans le passé l’enseignement catholique cohérent, universel et fidèle.

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À propos de l’auteur Fr. Gerald E. Murray:

Le Rev. Gerald E. Murray, J.C.D. est le curé de La Holy Family Church, New York, NY, et avocat canoniste.