Du bégaiement - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Du bégaiement

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« bègue » est dans la culture: en voici un cas mystique

Bonjour,
J’ai 71 ans et je suis bègue depuis l’âge de 4 ans. J’appartiens depuis
12 ans à l’association parole-bégaiement (APB)
: près de 800 thérapeutes du bégaiement, bègues adultes et parents
d’enfants bègues.
Je suis tombé presque par hasard – je cherchais un autre article – sur un
article de France catholique du 28/11/08 présentant un livre au titre
surprenant :
« Dominique Daguet nous donne un livre
d’écrivain, par ces temps où l’espèce se fait rare! Sur le sujet le plus
« casse-gueule » qui soit… »

Dominique Daguet
« Aimer
Lexique d’un Bègue 5 »
Préface de Claude Henry Du Bord
Editions ANDAS
410 pages, 25 €
Editions ANDAS, 31 rue Ambroise Cottet 10 000 Troyes
Diffuseur : Zurfluh, 13 rue du Lycée Lakanal 92340 Bourg-la-Reine

Je connais l’auteur et savais qu’il n’est pas bègue. J’avais bavardé
avec lui à St-Antoine-l’Abbaye (Isère) où je participais à un stage de
clown, il y a quelques années. Il présentait une exposition sur le Suaire
de Turin dans l’église. J’ai trouvé son n° de téléphone à Troyes –
l’article ne dit pas qu’il y habite, mais je m’en souvenais – sur « pages
blanches », lui ai téléphoné, pour avoir la confirmation que son « Bègue
5 » est une expression imagée. Au premier tiers de l’article un très beau
morceau de phrase mystique le sous-entend :

« l’auteur sait parfaitement n’être pas à la hauteur de son sujet
puisqu’il est divin »

Il est né en 1938, dit son site internet Il a été professeur d’art
dramatique, m’a-t-il dit. Il avait eu un élève bègue, qui ne bégayait
pas sur scène. Je lui ai réparti que ce n’est pas toujours vrai. Bien que
Elisabeth Vincent écrive le contraire (Le bégaiement la parole
désorchestrée Essentiel Milan 2004 p. 54), Jean-Pierre Moulin bégaie
parfois sur scène, m’a dit une comédienne amateure qui vient de temps en
temps à Grenoble.

J’ai essayé en vain de trouver le livre de Dominique Daguet dans deux
librairies de Grenoble :

Je voudrais remarquer à Gérard Lafon et Dominique Daguet cette évidence
pour la personne qui bégaie :

Si on bégaie, ce n’est pas parce qu’on n’est pas à la hauteur de son
sujet !

Sur le chemin de la dédramatisation du bégaiement, c’est essentiel de
reconnaître la place qu’il occupe dans la culture, notamment dans les
contes qui font bégayer des animaux (un conte angolais avec des
grenouilles, un conte de Grimm avec le coq et sa dame poule) et des
proverbes (exemple africain, redit de mémoire : le bégaiement, c’est un
fétiche qui vous sauve la vie, car comme vous ne pouvez pas parler vite,
ça vous donne du temps pour réfléchir!). Ce proverbe est faux, d’autant
que certains bègues parlent trop vite, mais il est gentil et c’est
essentiel.

Néanmoins ce serait utile, pour vous et vos lecteurs, de revenir sur la
réalité de la partie immergée de l’iceberg du bégaiement, au delà des
idées culturelles sur ce trouble qui est d’abord un problème de
non-communication entre la personne bègue et ses proches.

Candide vous ? A bientôt

François Garczynski