Discours au monde - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Discours au monde

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Il n’est pas vrai que l’attention de l’Église catholique, et notamment du Pape, est uniquement centrée sur ce qu’on appelle les sujets sociétaux. Le reproche émane assez souvent de chrétiens qui se veulent critiques à l’égard de l’institution et qui regrettent que son engagement pour les questions économiques et sociales, les injustices, la misère, soit moins important que celui à propos du mariage homosexuel. Une simple étude des documents produits, de l’activité du Saint-Siège et de la mission permanente des organismes caritatifs, suffit à démentir pareille allégation. Et s’il ne fallait qu’un exemple, il suffirait d’inviter les mécontents à lire soigneusement le discours que Benoît XVI a adressé hier au corps diplomatique.

Il est déjà assez remarquable que le Saint-Siège entretienne des relations permanentes avec 179 États dans le monde. L’Église catholique, avec cette singularité unique de la primauté de l’évêque de Rome, vit au rythme de la planète, ne méconnaissant aucun continent, aucun territoire. Tout remonte à Rome, à cause d’un échange continuel avec toutes les Églises particulières, mais aussi avec toutes les instances internationales, nationales, non-gouvernementales. Et le pape suit de près la situation économique dans la conjoncture actuelle. Il ne manque pas d’en parler, éventuellement d’une façon très incisive, comme le remarque le correspondant de La Croix au Vatican.

Ainsi Benoît XVI n’a pas manqué de dénoncer les différences croissantes entre riches et pauvres. Un des facteurs de la crise actuelle, a-t-il affirmé, tient à ce que le profit a été trop souvent absolutisé au détriment du travail. Dénonçant une excessive financiarisation au détriment de l’économie réelle, le pape a demandé plus de solidarité. C’est à un rééquilibrage qu’il appelle, comme il l’avait déjà fait dans son encyclique sociale, notamment en faveur du bien-être de tous qui ne dépend pas seulement des taux financiers. Et puis il y a aussi les conditions générales de la concorde publique, où la liberté religieuse joue son rôle et où la liberté des personnes est garantie par le droit à l’objection de conscience. Quel écho aura dans nos médias ce discours aux nations du monde ? C’est un test intéressant que d’en prendre la mesure, pour établir l’objectivité de l’information à l’égard de l’engagement des catholiques dans le monde d’aujourd’hui.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 8 janvier 2013.