Des Chœurs Dépouillés en Ruine - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Des Chœurs Dépouillés en Ruine

Traduit par Claude

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Alors que, dans beaucoup d’endroits dans le monde, les groupes terroristes Musulmans martyrisent des Chrétiens qui sont parmi eux, il peut paraître dérisoire d’être angoissé par la destruction continue des œuvres d’art chrétiennes et des églises. Cependant ce sont aussi des actes de violence contre le Christ et ses disciples. En plus, ils privent ces disciples engagés de nourriture et de consolation spirituelles ainsi que de relation avec leurs ancêtres dans la foi à un moment de grand besoin.

Juste après mes études, j’ai traversé l’Atlantique pour des vacances en Angleterre et en Écosse. A Canterbury, je suis entré dans la grande Cathédrale et je me suis sentie scandalisée de manière inattendue par l’occupation de notre espace sacré par la « Church of England ». Bien sûr je savais qu’il était à eux depuis la Réforme. Cependant, plus de 500 ans après ce changement, mon désir de m’agenouiller devant le Saint Sacrement et de passer quelques minutes en prière avant de me transformer de pèlerin en touriste, était frustré par l’absence de la Présence Réelle. Comme Marie Magdalena je pleurais  » Ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis ».

Cependant, pire fut ma visite à la Cathédrale de Ely quelques jours plus tard, où sa beauté gothique surnaturelle m’a momentanément occulté la profanation de La Chapelle de la Vierge. Les têtes des Saints, sculptés dans les murs de La Chapelle, avaient été coupées au 16ème siècle par les adversaires de la dévotion que les Papistes portent aux saints. Les Anglicans de notre époque, s’ils avaient été transportés dans l’Angleterre du 16ème siècle, n’auraient pas réagi avec autant de violence. Ils auraient plutôt apprécié le niveau de beauté atteint par les bâtisseurs et (dans la plupart des cas) se seraient moins souciés des questions qui rendaient furieux leurs ancêtres. Il n’est pas évident de mesurer le niveau d’amélioration que cette attitude représente au regard des standards du Premier Commandement.

Comme je l’ai dit, il semble déplacé que, au regard de la sauvage persécution de nos amis chrétiens dans tant de parties du monde, nous ayons une pensée pour les cibles non humaines de la destruction: les églises brûlées, des œuvres d’art religieuses détruites. Nous – plutôt que ISIS ou Boko Haram – sommes les seuls à accorder une valeur à la sainteté de la vie humaine. Nous savons que les vies sont plus importantes que les choses – et tant de vies innocentes ont été perdues. Tant de Chrétiens sont partis et ont abandonné leur patrie ancestrale. Les vidéos de chrétiens aux yeux bandés faisant face à leurs exécuteurs, les kidnappings, les conversions forcées, les mariages de jeunes filles, les arrestations de chrétiens sur des faux témoignages, tout cela rend difficile de justifier que nous portions beaucoup d’attention à des oeuvres de dévotion crées jadis par des Chrétiens fidèles, et maintenant aussi objets de persécution.

Cependant, les artistes les ont fait pour témoigner de leur foi religieuse : Ces églises et ces statues et ces icônes, sont « des martyrs », littéralement des témoins du Christ. Et avant leur destruction, elles ont alimenté la dévotion religieuse de leurs congrégations, dont beaucoup de membres étaient à leur tour devenu martyrs. L’architecture, les statues, et les peintures incarnent l’amour du Christ qui est venu lui-même sur terre comme l’icône vivante du Père. Ils ont incarné l’amour des chrétiens pour leur Créateur et leur Rédempteur, le Dieu trinitaire qui continue à travailler par la grâce pour les sanctifier. Finalement, ils incarnent l’amour de l’Eglise Triomphante, de la Vierge Marie, des Anges et des Saints qui jouissent de la Vision Béatifique et intercèdent pour nous ici bas.

Comme les peintures, les statues, les crucifix et les églises saisissent dans une forme physique et visible l’amour de Dieu pour nous et notre réponse, de même les actes de destruction de ceux qui s’identifient comme les ennemis de l’Eglise figent dans une forme physique et visible leur haine pour le Christ et ses partisans. Les martyrs, ayant vécus leur temps d’épreuves, accèdent à la place bénie de ceux qui « ont lavé leurs tuniques dans le sang de l’Agneau ». Ils sont arrivés à bon port; ils sont membres de l’Eglise triomphante, intercédant pour nous qui luttons ici bas pour persévérer.

Des siècles après le paroxysme la réaction anglaise contre l’Eglise de leurs Pères, les têtes décapitées dans la chapelle de la Vierge à Ely ont encore le pouvoir d’effrayer. Une question plus contemporaine émerge dans nos sociétés occidentales, qui sont de plus en plus indifférentes ou hostiles au Christianisme qui donna naissance à leur civilisation : c’est de savoir si la tolérance hors mesure de beaucoup de chrétiens pour presque toutes les nuances de croyance et d’incroyance n’est pas une autre sorte d’affront au Christ.

A travers l’Europe, les Etats-Unis et le Canada, la lassitude vis à vis du Dieu Chrétien, le rétropédalage par rapport à ses revendications et ses exigences et la préférence à faire n’importe quoi, ou rien du tout, plutôt que d’aller à la messe le dimanche matin, se sont tous prouvés aussi destructeurs de l’art et l’architecture chrétiens qu’un véritable iconoclaste, bien que sans dommage physique aux Chrétiens.

Toutes ces Eglises, construites par des émigrants en imitation des Eglises qu’ils avaient laissé derrière eux, qui sont vendues aux enchères, mènent maintenant une vie diminuée en tant que restaurant, centre de réunions, école ou appartements. Il est vrai qu’il y a des cas où la démographie d’une région a tellement changé que la population avoisinante n’est plus catholique. Mais dans bien des cas la fusion ou la suppression des paroisses et la désaffection Eglises sont le résultat du manquement des catholiques de nom.

Les congrégations religieuses ne font pas de telles chose à leurs églises, ou ne devraient pas le faire; les pays Chrétiens ne font pas faire de telles choses à leurs églises. Pour réaliser ces « Choeurs dépouillés en ruine » nous somme devenus, d’une certaine manière, nos propres hordes barbares.


A propos de Ellen Wilson Fielding

Ellen Wilson Fielding est rédacteur en chef de la « Human Life Review » et habite dans le Maryland

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Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/03/15/bare-ruined-choirs/

Photo : Statue décapitée à Ely.