DSK : le coup de tonnerre - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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DSK : le coup de tonnerre

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Il est très difficile de commenter l’information qui a provoqué un énorme coup de tonnerre dimanche et n’a cessé depuis lors de mobiliser tous les journalistes politiques requis sur le champ. Si j’évoque ma propre réaction, lorsque j’ai découvert la nouvelle sur mon ordinateur, je parle de sidération. Je n’en croyais pas mes yeux et lorsqu’il m’a fallu admettre que je n’étais pas victime d’un canular, j’ai été comme interdit. Il n’est pas facilement admissible d’apprendre qu’une personnalité occupant de telles responsabilités se soit précisément conduit de façon aussi irresponsable.

Bien sûr, dès que j’ai entendu les divers commentaires des politiques de gauche et de droite, amis ou adversaires du directeur général du FMI, je n’ai pu qu’acquiescer à la requête de prudence et au rappel constant de la présomption d’innocence. Il serait mal venu de provoquer l’hallali contre un homme à terre, sur lequel repose une terrible suspicion relayée sur les écrans du monde entier. Cet homme-là, Dominique Strauss-Kahn pour enfin le nommer, a le droit de se défendre en utilisant tous les moyens que lui reconnaît la justice américaine.

Quelle leçon tirer de cette affaire effroyable ? Elle me paraît très significative, en tous cas, de l’époque où nous vivons et qui ne cesse de se débattre dans ses propres contradictions. D’un côté, on proclame la liberté des mœurs, la libération des préjugés et le caractère désuet des normes traditionnelles. De l’autre, on fait assaut de vertuisme, ne serait-ce que pour protéger la dignité de la femme, ce qui est une excellente chose. Arbitrer entre des tendances aussi hétérogènes s’avère périlleux, voire impossible. C’est aussi la justice moderne qui va se déployer sous nos yeux avec ce qu’elle a d’impitoyable, avec ce quelle représente comme combat de chiffonniers dans l’arène entre accusation et défense.

Le débat politique risque d’en être durablement marqué, et ce ne sera sûrement pas en faveur de l’esprit civique et d’un échange policé des arguments. Oui, il va falloir faire preuve de retenue, en échappant ― mais est-ce possible ? ― à tous les pièges de la société du spectacle.