Curieux climat politique - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Curieux climat politique

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Je ne me risquerai pas aujourd’hui à une analyse détaillée des résultats des élections municipales. On en connaît les grandes tendances. Il ne fallait pas s’attendre à ce qu’avec l’impopularité du pouvoir, le parti socialiste soit en état de grande résistance. Les progrès de la droite et du Front national sont tout à fait cohérents avec les désillusions de deux années de pouvoir de François Hollande. On s’attendait à un vote sanction qui est avéré. Mais on peut s’interroger encore sur la campagne qui a précédé, dans sa tonalité générale et nationale.

Il n’est pas possible de séparer les élections municipales, dont l’enjeu est pourtant local et dont l’intérêt est la proximité du citoyen avec l’autorité à investir, du climat général qui a entouré les mois de campagne. La violence des échanges au sommet, ceux qui ont opposé le pouvoir et la droite, et singulièrement le pouvoir et Nicolas Sarkozy, a forcément joué pour attiser les passions des uns et des autres. C’était l’avis de certains observateurs qui pensaient que, par son intervention musclée au Figaro, Nicolas Sarkozy avait remobilisé la droite. Mais on peut remarquer à ce propos que ce style de joute détourne les regards des enjeux proprement politiques au profit d’un combat qui s’inscrit souvent dans le seul espace de la justice. Les coups terribles, qui sont portés tour à tour sur les dirigeants, donnent une impression de pugilat sur un ring.

Il est bien vrai qu’ainsi on peut échauffer les humeurs. Mais c’est tout de même une sorte de curieux dérivatif, alors que les problèmes du moment justifieraient des débats sur la solution à apporter aux questions de l’emploi, de la stagnation économique et de bien d’autres difficultés à venir. La progression de l’abstention qui a atteint des proportions alarmantes dans ce style de consultation, est tout de même un signe sérieux d’un certain désenchantement, à moins qu’il ne renvoie à une vraie colère devant l’impuissance du politique à affronter la crise actuelle. Le dérivatif des batailles judiciaires n’aura rien arrangé.

Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 24 mars 2014.