Curieuse égalité… - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Curieuse égalité…

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La prestation de Nicolas Sarkozy devant les militants de Sens commun fait des vagues. Elle est abondamment commentée partout. Je distinguerais les commentaires d’opportunité, ceux qui, par exemple, parlent d’erreur tactique, et les commentaires de fond, c’est-à-dire ceux qui n’éludent pas la question posée. On peut n’être pas d’accord avec l’ancien président, mais on lui reconnaîtra le mérite, d’avoir, au moins, tenté une explication argumentée de sa position. Et le problème est bien là. Les jeunes gens de Sens commun refusaient d’avance toute dérobade. En conséquence, ce sont non seulement les adversaires politiques de Nicolas Sarkozy, mais ses partenaires, qui ont été obligés de se situer sur le même terrain.

Pardon, mais j’ai trouvé leur argumentation extrêmement faible, que ce soit de la part d’Alain Juppé, de Bruno Le Maire, de Nathalie Kosciuzko-Morizet et de quelques autres. Le premier argument contre l’abrogation de la loi Taubira concerne l’irréversibilité prétendue des lois dites sociétales, qui correspondrait à l’évolution de la société et devrait donc être acceptée ipso facto. Curieuse règle qui aligne systématiquement la loi sur l’état des mœurs ! C’est comme cela qu’on justifie aussi la légalisation du cannabis. Je persiste à penser que la loi a une fonction pédagogique qui sauvegarde certaines normes supérieures aux prétendues avancées sociales et aux perversions.

Le second argument est d’ordre juridique. N’étant nullement juriste, je répliquerai quand même qu’il me paraît curieux de brandir uniformément la notion d’égalité à propos de situations sociales qui ne sont en rien comparables. On en arrive à l’absurdité totale et à l’inconséquence radicale.

Alain Juppé accepte le mariage homosexuel parce qu’il faudrait traiter à égalité tous les gens qui s’aiment. Mais alors pourquoi refuser la GPA et la PMA, vouloir sauvegarder les règles de la filiation ? Les partisans d’une égalité rigoureuse ont pour eux la logique, sinon le bon sens, en exigeant que des gens « mariés » jouissent des mêmes droits et principalement du droit à l’enfant.

Je comprends décidément les jeunes militants qui, par leur intransigeance raisonnable, veulent inciter les politiques à ne plus déraisonner.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 18 novembre 2014.