Contre la montée aux extrêmes - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Contre la montée aux extrêmes

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L’arrestation d’un jeune homme soupçonné de préparer un attentat contre « une ou deux églises » a provoqué hier une légitime émotion. On ne peut douter de la détermination d’un terroriste qui tue froidement une jeune femme pour s’emparer de sa voiture et qui est détenteur d’un arsenal impressionnant. Savoir qu’il était en lien direct avec la Syrie oblige à évaluer une fois de plus le caractère particulier de réseaux qui fonctionnent à la fois de façon indépendante et solidaire avec des organisations de vaste ampleur. Après les gens de Charlie Hebdo, après la communauté juive, il ne fait pas de doute que les chrétiens sont également visés, ce qui n’étonne pas si l’on a en tête ce qui se passe au Proche-Orient. Nous sommes face à une entreprise d’éradication terriblement efficace, qui a d’ores et déjà largement atteint ses objectifs, avec l’élimination des plus anciennes Églises de la chrétienté.

Je voudrais simplement rappeler que l’Église catholique, notamment, a tout fait pour éviter une guerre des religions appelée également guerre des civilisations. Il convient sur ce point de rendre hommage à Jean-Paul II qui avait résisté, à peu près seul, à l’engagement proposé par les Américains, lors de la première guerre du Golfe. Il y avait pourtant des désaccords parmi les chrétiens et au sein de la hiérarchie. Le pape savait, lui, les dégâts irrémédiables d’un conflit armé, qui risque de briser de fragiles équilibres, au prix d’une déstabilisation aux effets dévastateurs. On ne peut écarter le soupçon que l’engrenage de l’extrême violence a suscité en réponse l’essor du djihadisme avec ses dimensions internationales.

Il est bien difficile, dans ces conditions, d’envisager la parade à un phénomène aux multiples déclinaisons. Comment agir efficacement en Irak et en Syrie pour sauver ce qui peut l’être ? En France même, il ne s’agit pas de céder à la panique, tout en prenant toutes les mesures nécessaires. Contre le terrorisme, ce n’est pas la guerre totale qu’il faut préconiser, mais la perspective d’une paix civile qui permettrait de stopper une offensive qui voudrait susciter la montée aux extrêmes.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 avril 2015.