Chers evêques, prenez garde - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Chers evêques, prenez garde

Traduit par Charlotte

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Les évêques américains vont se réunir à Baltimore cette semaine pour leur congrès annuel de l’automne. Ils auront beaucoup de problèmes à régler – et devront élire un nouveau président du congrès des évêques (ce qui pourrait être, comme certains le suggèrent, un genre de référendum sur les trois années passées du pontificat du pape François). Mais dans le cas improbable où ils me demanderaient mon avis sur la vie future de l’Eglise en Amérique, je pourrais leur offrir quelque chose comme ce qui suit. Prenez gare aux sophismes déguisés en sagesse ; à l’hédonisme se faisant passer pour des principes moraux; à l’éthique biaisée habillée en doctrine établie – aucun d’entre eux n’a rien à voir, même de loin, avec le magistère de l’Eglise. Le Catéchisme est explicite ; «  La loi de Dieu confiée à l’Eglise est enseignée aux fidèles comme mode de vie et vérité. Les fidèles ont donc le droit d’être instruits dans les divins préceptes sauveurs qui purifient le jugement et, avec la grâce, guérissent les blessures de la raison humaine. » (2037) Rappelez aux gens que, quelquefois, même si nous désirons ardemment ce qui est bon, nous commettons le mal (cf.Romains 7:19). Quand cela arrive, nous devrions le regretter et exprimer cette contrition sacramentellement, promettre de faire tous nos efforts pour ne pas répéter la faute. Par-dessus tout, repentez-vous. « Là où il n’y a pas de repentance, » écrit Gene Wolfe dans son roman pénétrant Pirate Freedom (Pirate Liberté), « le pardon est seulement un autre nom pour permission. » Il n’y a pas de place pour la perversion délibérée de l’Evangile, pour qu’un prêtre ou un prélat torture l’enseignement catholique établi – qui est l’Esprit du Christ. Quiconque le fait est un membre de la cinquième colonne, un soutien clandestin du profane au milieu du sacré, (cf.Mt 10 :36) Dans 1 Timothée, nous lisons que si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, « il désire une tâche noble » (3 1); mais un peu plus tôt (1:3), Saint Paul avertit que certaines personnes enseignent une doctrine fausse, et que leurs évêques, parmi d’autres, doivent leur commander d’arrêter. Qu’apprenons-nous de cet ordre à Timothée ? Que les évêques doivent être des enseignants orthodoxes, pieux, et compétents, parce que leur tâche est de sauver les âmes. De leur côté, les fidèles « sont tenus de se soumettre à la décision de leurs évêques, faite au nom du Christ, en matière de foi et de moralité, et d’y adhérer avec une loyauté d’esprit vive et pleine derespect. » (Lumen Gentium, 25). Se pourrait-il que des prélats et des prêtres prennent sur eux de décider et de déclarer leur opinion sur des questions« au nom du Christ, » ce qui, en fait, profane le nom sacré? Se pourrait-il qu’il y ait, parmi ceux auxquels ont été confiés les plus graves devoirs, des personnes qui, comme les prêtres Nedab et Abihu (dans Lévitique 10), d’une manière ou d’une autre violent les règles du culte, en ne faisant que ce qu’ils veulent, comme et quand ils le veulent ? Nedab et Abihu, soit dit en passant, furent promptement dévorés par le feu divin. Pour être clair, il faudrait prendre ceci non comme une menace, mais comme un avertissement, dans l’esprit du premier pape, qu’ « il y aura parmi vous de faux enseignants qui introduiront secrètement des hérésies destructrices et renieront même le Maître. » (2 Pierre 2 :1). Ceci n’est pas simplement la matière du dernier roman de Dan Brown ; c’est, d’une manière regrettabke et même bizarre à notre époque, la préoccupation essentielle de tous les prélats, prêtres, et autres fidèles disciples du Christ Roi. Une chose n’est pas vraie parce que l’Eglise l’enseigne ; c’est plutôt que l’Eglise l’enseigne parce qu’elle est vraie. L’Eglise. Enseigne. La Vérité. « Le monde, » écrivit le Serviteur de Dieu Mgr Fulton Sheen, « a tenté de préserver les fruits du christianisme après avoir abandonné les racines. » Parmi les meilleurs fils et filles de l’Eglise se trouvent de nobles évêques et des prêtres qui ont prêché la vérité du Christ en paroles et en actes. Mais, comme le dit le proverbe, « La corruption des meilleurs est la pire. » Ceux qui peuvent et devraient faire un grand bien peuvent aussi faire un grand mal. Nous, les fidèles sommes appelés à obéir (voir CCC 144) à ce que l’Eglise enseigne vraiment. Ici, comme partout, la sagesse biblique aide : « Teste tout ; accroche-toi à ce qui est bon, (et) abstiens-toi de toute forme de mal. » (1 Thess 5:21-22). Et : « Chers amis, ne croyez pas tous ceux qui prétendent parler par l’Esprit. Il faut les mettre à l’épreuve pour voir si l’esprit qu’ils ont vient de Dieu. Car il y a beaucoup de faux prophètes dans le monde. » (1 Jean 4 :1) Y a-t-il des évêques et des prêtres qui enseignent sciemment ce que l’Evangile rejette, nous égarant délibérément à cause de leur ego ou de notre hédonisme, enraciné dans notre désir partiel ou entier de recevoir un message sybaritique laïque (cf. 2 Tim 4 :3-4) ? Le cœur du message du bon prélat et du bon prêtre est toujours d’essayer, et d’essayer, et d’essayer encore d’être pleinement catholique en pensée, en parole et en acte, estimant que la pleine réalisation de notre objectif le plus important – le salut de nos âmes – ne se réalisera pas sans la grâce divine. Sachant que le laxisme moral claironné par les faux prophètes d’aujourd’hui n’est qu’un sophisme dissimulé en sagesse et sachant aussi que « la condition nécessaire pour le développement d’une vraie liberté est de se laisser éduquer dans la loi morale » (CCC 2526), nous prions pour tous les prélats et prêtres fidèles qui « vivent d’une manière digne de la vocation qu’ils ont reçue, nous les respectons et leur obéissons. » (Eph 4 :1) Image : Adoration de l’Agneau mystique (rétable de Gand) par Jan van Eyck, 1432 [Cathédrale de , St.Bavon, Gand, Belgique] Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/11/13/dear-bishops-beware/