Carême 2013 : Vivre dans la charité - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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Carême 2013 : Vivre dans la charité

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La liturgie nous proposait récemment de méditer l’un des textes les plus connus de l’apôtre Paul, parti­culièrement cher aux chrétiens, parce qu’il se rapporte à la charte même de la vie selon l’Évangile : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit » (1 Cor 13). C’était la meilleure introduction préalable à la réflexion que Benoît XVI nous propose cette année à l’occasion du carême, en attirant notre attention sur la notion plénière de charité, qui ne se réduit pas à la solidarité ou à la simple aide humanitaire. Voilà bien longtemps que cette question est posée. Il est même arrivé que le mot de charité soit dévalué ou banni comme s’il devait disparaître devant les pures exigences de la justice.

La justice est une vertu considérable et elle constitue l’axe de toute législation humaine. Mais l’oubli de la dimension caritative la rendrait presque inhumaine à force de froideur étrangère à la relation avec le prochain. On pourrait concevoir un monde à la législation impeccable, mais insupportable par son individualisme et la perte du proche en proche. La charité, c’est l’étincelle qui permet la communauté des âmes, la reconnaissance mutuelle, la solidarité concrète. Mais ce n’est encore qu’un premier pas, car pour le christianisme elle nous renvoie au mystère ultime de Dieu, qui a voulu communiquer son intimité à ceux qu’il a créés à sa ressemblance par pur amour. C’est pourquoi il n’y a pas de séparation possible pour les chrétiens entre la solidarité humaine et la charité divine. Elles participent du même rayon de la grâce et du don absolu de Dieu à notre égard.

Les institutions caritatives que l’Église a suscitées de siècle en siècle ne sauraient se séculariser sans désagrégation de l’esprit qui les anime. Le Pape nous rappelle une fois de plus que la disparition de l’identité chrétienne de ces organismes serait une trahison de leurs engagements fondamentaux et surtout la perte de la substance de l’engagement pour les autres. Car la charité ne va pas sans la foi qui la nourrit. Elle est même l’expression de la vie dans la foi : « La charité nous fait persévérer concrètement dans la filiation divine en apportant le fruit de l’Esprit Saint. »