A propos de la guerre d'Algérie - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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A propos de la guerre d’Algérie

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Jean Monneret. La guerrre d’Algérie en trente-cinq questions. L’Harmattan, 2008, 139 pages, 16 euros. Docteur en Histoire, Jean Monneret répond dans ce petit livre à des questions qui font souvent l’objet de désinformations ou d’approximations : – les conditions du déclenchement de l’insurrection – les aspects positifs et négatifs de la présence française, ses partisans et ses adversaires – les ambiguités de la politique gaullienne – les journées du 8 mai, du 13 mai, du 26 mars et du 5 juillet – l’aventure dramatique des harkis – terrorisme et torture – la victoire militaire – l’échec de l’OAS. Particulièrement précis et documentés sont les articles sur les rapports entre citoyenneté et statut coranique, ainsi que sur le rôle des chrétiens et du clergé catholique. Fustigeant la propagande idéologique de certains médias, l’auteur note que le travail de l’historien ne consiste pas à reconstruire la ou les mémoires nationales, mais à retracer le déroulement des évènements dans leur contexte et leurs causes, Abolir le passé en se persuadant que l’héritage est empoisonné, conclut-il, c’est refuser l’avenir…C’est décréter que notre aventure nationale doit prendre fin, que nous ne devons pas être fiers, mais honteux de notre Histoire. Judicieuse leçon pour les éducateurs ! Maurice Faivre, le 22 avril 2008 David Galula. Contre-insurrection, théorie et pratique. Préface du général d’armée Petraeus, Présentation du chef d’escadrons de Montenon, Economica, 2008, 213 pages, 19 euros. Publié aux Etats-Unis en 1964, ce livre nous fait connaître un officier atypique, ignoré de l’armée française. Saint-cyrien de 1939, rayé des cadres par Vichy et réintégré par Giraud, il est blessé à l’île d’Elbe, combat en France et en Allemagne avant d’être affecté à des postes d’observation de la guerre révolutionnaire, en Chine et en Grèce, et de commander une compagnie en Kabylie. A la suite d’un stage au Collège d’Etat-major de Norfolk, il se fait mettre en disponibilité ; chercheur associé à Harvard, il est distingué par la Rand Corporation qui publie ses ouvrages. Le général Petraeus le considère comme le Clausewitz de la contre-insurrection et recommande sa lecture aux stagiaires de Fort Leavenworth et aux combattants d’Irak. Son expérience des luttes entre insurgés et loyalistes fait découvrir à Galula le concept de guerre asymétrique, dans lequel la liberté d’action, la rusticité et la cruauté des premiers s’opposent à la sophistication coûteuse et à la nécessaire modération des seconds. La population étant l’enjeu de la lutte, il s’agit de la persuader que la cause des insurgés lui est défavorable, et de lui inculquer une contre-cause crédible. Huit étapes sont définies, allant de la destruction des insurgés et de leur structure politique, à l’organisation d’élections et à la création d’un parti politique. Reconnaissant qu’il n’est pas toujours possible de mater une insurrection, il estime cependant que dans les guerres révolutionnaires récentes, la victoire était à la portée de Tchang Kai-chek, de Batista et des Français en Algérie. On notera cependant que mort en 1968, Galula n’a connu ni l’échec américain au Vietnam, ni l’apparition du fanatisme religieux, ni les procédés de la guerre informatique. Maurice Faivre, le 22 avril 2008.

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