3085-Chypre : une antique Eglise - France Catholique
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Van Eyck, l'art de la dévotion. Renouveau de la foi au XVe siècle
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3085-Chypre : une antique Eglise

Fondée aux temps apostoliques, l’Église de Chypre s’est toujours identifiée à son peuple, et cela de manière encore plus forte depuis l’indépendance de l’île en 1974.
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L’Église de Chypre, dont la fondation remonte à l’œuvre mis­sionnaire des apôtres Paul et Barnabé, dispose d’un statut d’Église au­­tocéphale reconnu dès le concile d’Ephèse en 431. À l’é­poque moderne, l’Église orthodoxe a joué un rôle prépondérant dans la lutte pour l’indépendance (1er octobre 1960) de l’île, notamment grâce à l’action de l’archevêque Makarios III (1913-1977). Les catholiques (Maronites, Arméniens, Latins…) ne représentrnt que 2% de la population.

Depuis juillet 1974, date de l’invasion et de l’occupation de la partie nord de l’île par la Turquie, les chrétiens sont concentrés dans la zone sud (environ 650.000 habitants), la zone nord étant à 98 % musulmane (environ 88.000 Chypriotes turcs + 110.000 colons venus d’Anatolie après 1974). Dans les trente dernières années, 133 églises, cha­pelles et monastères de la zone nord ont été désacralisés et transformés en étables, hôtels et night clubs, 78 convertis en mosquées, 28 utilisés à des fins militaires et pour l’installation d’hôpitaux et treize comme dépôts. Environ 15 000 icônes ont été enlevées et leur localisation actuelle reste inconnue. Difficile pour cette Eglise, dont la présence a été ainsi effacée d’une partie de l’île, de conserver l’espérance !

Et pourtant ! Si une hirondelle ne fait pas le printemps, peut-on espérer que l’effritement d’un mur séparant les deux parties d’une île soit le prélude à une meilleure compréhension entre les communautés turque et grecque qui la composent et, sait-on jamais, à une improbable réunification ? C’est un espoir – si ténu soit-il – que la communauté internationale entretient depuis que le président grec Tassos Papadopoulos a entrepris, le 8 mars 2007, la destruction du « mur » de la rue Ledra, qui fait de Nicosie la dernière capitale divisée du monde. En effet, divisée depuis 1974, Chypre vit en deux républiques, dont seule la grecque est entrée dans l’Europe. Les négociations de réunification piétinent.

Selon l’archevêque Chrysostome II, primat de l’Eglise orthodoxe de Chypre, la division actuelle de l’île n’est pas motivée par un antagonisme entre les commu­nautés chypriotes grecque et turque originaires de l’île, mais elle est le fait de la politique du gouvernement d’Ankara, qui entretient la partition au mépris du droit international. « Rien ne nous sépare de nos compatriotes turcs de Chypre : nous avons vécu ensemble pendant de nombreuses années, l’appel du muezzin ne nous gêne pas. Mais l’occupation turque du nord de l’île nous inquiète, nous sommes choqués par la persistance de cette violation par la Turquie des droits de tous les Chypriotes ».

L’archevêque a qualifié la partie turque de l’île de « zone occupée », ce qui correspond à la terminologie officielle (et internationalement reconnue) utilisée par la Ré­publique de Chypre pour la désigner. Il a aussi indiqué qu’il demanderait aux responsables turcs la restitution des églises situées dans la partie nord de l’île.

Pour l’année Saint Paul (juin 2008 à juin 2009), l’Église pourrait alors célébrer dans tous ses lieux de culte et la population retrouver la paix, dans une île enfin réellement indépendante. Un vœu pieux ? En tous les cas, une intention de prière ! ■