2968-ONU et clonage - France Catholique
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2968-ONU et clonage

C’est un véritable bras de fer qui s’engage régulièrement à l’Organisation des Nations Unies à propos de la vie : il oppose les Etats-Unis à l’Europe. Dans les groupes qui discutent, dix ans après sa tenue, des programmes d’action décidés à la conférence de Pékin sur les femmes, la tension a été vive. Derrière le libellé sibyllin de "santé reproductive", chacun tente de tirer la couverture à ses convictions.
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Je m’explique : ceux qui ont introduit cette notion tentent de faire valoir un droit à l’avortement dans les pays en voie de développement où il est encore fréquemment interdit. Ils utilisent l’alibi de ce qu’ils nomment « santé reproductive » afin de faire croire que leur intention n’est que d’éviter la mortalité maternelle qui serait liée à la clandestinité des avortements dans ces pays. Les femmes des pays concernés ont cependant souvent rétorqué, aux groupes de pression occidentaux qui disent vouloir leur venir en aide, qu’elles sont victimes, principalement, de bien d’autres maux. Et il suffirait d’assez peu de moyens pour diminuer la surmortalité féminine dans les pays pauvres liée au paludisme, à la tuberculose ou au tétanos…

Quatre millions de nouveaux nés, sur les cent trente millions qui naissent chaque année dans le monde, meurent avant d’avoir l’âge d’un mois. Et la revue Lancet affirme que près des trois quarts de ces décès pourraient être prévenus grâce à la mise en œuvre de mesures simples et de bon sens telle qu’une hygiène appropriée de l’accouchement.

A New York donc, pour couper court aux interprétations abortives de la notion de « santé reproductive”, les Etats-Unis ont déposé un amendement affirmant que cela ne constituait pas la garantie d’un droit universel à l’avortement. Levée de bouclier des pays européens dont la France. Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l’égalité professionnelle, précisant que la notion de « santé reproductive » promue à Pékin avait pour but d’inviter les pays à légaliser l’avortement mais sans les y contraindre alors que l’amendement américain poussait à cette interdiction. Les Américains ont enlevé leur amendement tout en s’estimant satisfait que de nombreux pays les aient rejoints pour affirmer que « santé reproductive » ne signifiait pas « droit à l’avortement ». Ils ont permis de lever l’ambiguïté.

Un second débat, dans un autre cadre onusien, vient de voir, cette fois, la victoire des Américains, encore une fois contre l’Europe dont la France. 84 pays ont en effet voté en faveur de l’interdiction totale de toute forme de clonage contre 34 (et 37 abstentions) après quatre années de débats houleux. La Grande-Bretagne, qui a légalisé le clonage abusivement nommé thérapeutique et qu’on différencie à tort de celui qui a une visée reproductive, a protesté énergiquement en affirmant qu’elle n’était pas liée par ce vote.

Une fois encore la France, bien qu’elle interdise explicitement toute forme de clonage, n’a pas soutenu son interdiction mondiale ; tout simplement parce que cette interdiction est considérée par de plus en plus de chercheurs et de politiques français comme provisoire.

Nous ne pouvons que nous réjouir de constater qu’une majorité de pays résiste aux lobbys malthusiens et abortifs dont les bases les plus solides résident dans les pays anglo-saxons, aux Etats-Unis principalement d’ailleurs. Et la réélection de George Bush se révèle en cette occasion bénéfique à la cause de la vie, d’autant que de nombreux pays en voie de développement s’en trouvent encouragés à résister aux dérives que des pays riches, en perte de repères éthiques, aimeraient leur voir épouser.

A l’inverse, quelle tristesse de voir les gouvernements français successifs et l’Europe dans son entier soutenir régulièrement les dispositions si éloignées des véritables droits de la personne humaine dont ils se font les chantres. C’est de plus en plus des pays en voie de développement où le catholicisme est le plus rayonnant qui prennent des initiatives que suivent nombre d’autres pays pauvres pour résister aux manipulations occidentales.

Là encore nous pouvons nous réjouir de savoir que le statut du Vatican comme observateur à l’ONU a été confirmé en 2004, cette fois unanimement, par les autres Etats qui lui reconnaissent une tradition historique et une fécondité contemporaine incontestable au service de la diplomatie et de la paix.

Espérons que la planète comprendra un jour que les prises de position de Jean-Paul II au service de la dignité humaine et du respect de la vie ne sont rien d’autres que l’application à l’être humain de cet inlassable service de la paix.

Tugdual DERVILLE