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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Traduit par Isabelle

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D’après le principe de démocratie du siècle des Lumières, le gouvernement est responsable devant le peuple, et le peuple n’est responsable devant Personne. Selon le vieux principe chrétien, les deux étaient responsables devant Dieu. Ce qui veut dire que si le peuple était en difficultés, il pouvait toujours se tourner vers Dieu. Maintenant, ils ne doivent se tourner vers Personne.

Cette semaine, nous avons eu des élections ici, en Ontario. Les Libéraux ont gagné pour la cinquième mandature de suite. Mieux, pour eux, ils ont retrouvé leur majorité dans la législature provinciale ; du coup, ils n’ont même plus à écouter les assommantes critiques concernant leurs scandales – et les révélations de leur gaspillage des biens publics.

La province est sérieusement endettée, non seulement à cause du gaspillage direct, mais aussi à cause de leur refus de se confronter aux syndicats de fonctionnaires, en leur payant tout ce qu’ils demandent. Les enseignants, les policiers, les bureaucrates et leurs pareils touchent maintenant souvent des salaires à six chiffres. Et leurs syndicats ont joué un rôle important en diabolisant l’opposition conservatrice qui menaçait, d’ailleurs assez mollement, de les limiter.

Les lecteurs américains seront familiers de cette question : et la banqueroute qui s’ensuit, du style de celle de Détroit, est maintenant au cœur de la vie politique à travers toute l’Amérique et l’Europe. Les gens qui savent compter sont dressés contre ceux qui refusent d’en faire autant.

C’est plus que de l’argent qui est en jeu. Mon exemple c’est l’attitude qu’on inculque aux enseignants qui souvent gagnent deux fois plus que les parents des enfants auxquels ils enseignent. Je ne crois pas que leur arrogance ironique soit seulement le fruit de mon imagination.

Pareillement, l’attitude des policiers. Les forces que j’ai vues en action se sont transformées au cours de la dernière génération. Par la richesse et la suffisance de la « formation de sensibilité ». De plus en plus, ils sont la loi, appelés non pas à appliquer les règlements, mais à régler les conflits selon leur vision « politiquement correct ».

Pour les lecteurs américains, il faut que j’explique que l’Ontario, qui a été autrefois gouverné comme le Texas, est maintenant gouverné comme la Californie. En moins d’une génération, la province a cessé d’être le poumon économique du Canada, gémissant à propos de tous les transferts d’argent qu’il faisait aux provinces plus pauvres, pour devenir à son tour redevable de transferts d’argent par exemple de la part de Terre Neuve.

Pendant la campagne électorale, le sujet de cette dette, et des énormes déficits annuels qui la nourrissent, n’a presque pas été discutée. Les média se sont concentrés sur la nécessité de «  faire barrage à Hudak » – le leader conservateur plutôt mou –  le dépeignant comme une espèce de triste sire qui, par pure et inexplicable méchanceté, voulait mettre à la porte toutes les saintes personnes qui délivrent généreusement tous les service sociaux d’un état providence. Hudak – qui maintenant s’est retiré, – peut bien avoir essayé de réfuter ces critiques, mais personne n’a entendu ce qu’il disait. A la place, nous avons eu des portraits de lui au sourire de rongeur.

Pendant ce temps, les Libéraux, sous la direction de leur nouvelle directrice super cool et en fait lesbienne, ont promis des programmes massifs de nouvelles dépenses, incluant un grand plan de retraite. Pour obtenir les votes des habitants de Toronto, la très embouteillée, ils ont aussi proposé des dépenses massives pour la circulation urbaine. C’est ainsi qu’ils ont gagné les élections précédentes – promesses de masses de nouvelles dépenses, et la plaisanterie marche toujours.

Les Américains sont également familiers de notre géographie politique. La carte électorale rend très claire la division rural/urbain. J’habite au centre-ville de Toronto, et j’aurais besoin d’une voiture pour aller là où un candidat conservateur aurait la moindre chance. Mais une fois là-bas, les oppositions sont inversées, et je suis de retour dans le vieil Ontario où les gens font encore des trucs bizarres du genre aller à l’église le dimanche, et observer les relations de cause à effet. Les aimables lecteurs doivent déjà avoir deviné que ce vieil Ontario vote Tory, mais avec des îlots libéraux, et même un soutien socialiste qui correspond exactement aux emplacements de ses «  villes satellites » en pleine expansion.

Je ne dirais pas que le christianisme (incluant le christianisme par excellence, dans sa forme catholique) est mort en Occident. J’observe simplement qu’il a quitté les villes. La Raison aussi a reculé dans l’arrière-pays, en présence de l’avancée « progressiste ». A l’intérieur de chaque pays, état, province ou canton, selon la manière dont les frontières ont été tracées, nous avons deux pays.

Il y a le pays (historiquement encore assez nouveau) de « l’homme des masses », de politiques et de marketing, essentiellement un code avec un numéro de série, qui a été instruit sur la façon de vivre par l’éducation nationale et les mass média des informations et des distractions, associés à la publicité omniprésente. Et l’autre pays, que certains citadins se remémorent avec nostalgie.

Pour l’Eglise, c’est un défi considérable. J’aurais tendance à penser qu’il doit être devenu évident que la religion de Jésus Christ ne peut pas se communiquer au grand public par la publicité ou par aucun autre moyen, si ce n’est « cor ad cor loquitur » – de personne à personne, et de la main à la main.
Mais j’ai aussi observé que les palais épiscopaux sont dans les villes, et ceci pour des raisons que je pourrais sans doute expliquer, car les évêques eux-mêmes pensent souvent en termes de marché de masse et « infrastructure » – ce qui, concernant la vie séculière, est conçu pour relier les villes entre elles, ou pour les fournir en matière première, traitant l’espace entre les villes comme territoires à traverser en voiture, ou à survoler.

Ou bien, s’ils ne pensent pas ainsi, peut-être parce qu’ils sont secrètement chrétiens, ils président des bureaucraties très urbaines, qui tendent à traduire tout ce qu’ils disent en termes de marché de masse et d’infrastructure ; en phrases toutes faites et en logos commerciaux. « Changer le logos en un logo » est ma phrase toute faite pour dasigner ce qu’ils font, processus qui ne réclame pas tant de réflexion que de « conditionnement ».

J’ai peut-être mentionné plus tôt ce que je pense de la « démocratie » dans un tel environnement. Ce matin, j’ai sous les yeux les résultats des élections – région par région, à travers la carte – et ce mot « conditionnement » me vient sans cesse à l’esprit. Tout ce que le Christ a enseigné se dresse maintenant contre le conditionnement des masses et leur infrastructure, dans les villes où Sa Voix est noyée.

Et ce sera ainsi jusqu’à ce que la vanité du démon le submerge et que l’infrastructure s’écroule.

Traduction de «  Logos into a Logo »

Photo : Voilà l’Ontario, voilà l’Amérique du nord, et voilà aussi l’Europe.